A partir des données lues sur le tableau de bord d’une voiture, pour ne prendre que cet exemple, chacun ajuste sa conduite en fonction de l’indicateur de vitesse, de niveau d’huile, de température du moteur. L’ensemble de ces indicateurs apportent une information à celui qui agit. Ils sont conçus pour orienter l’action.
Toute activité industrielle fonctionne sur ce mode avec de surcroît, des alarmes qui se déclenchent si les résultats mesurés dépassent une valeur considérée comme risquée et supposent une intervention spécifique.
La mesure est au centre du travail pour le réguler, le piloter à bon escient et le déploiement d’indicateurs dans cet esprit présente à l’évidence des vertus.
Mais une tendance à leur prolifération est apparue et les activités tertiaires se sont mises au diapason. Indicateurs de performance, indicateurs de résultats, indicateur du nombre d’entretiens pour un recrutement, « Net promoting score », indicateur d’adoption d’un nouveau logiciel, indicateur d’application d’une nouvelle procédure indicateur des temps de réponses à un client pour des opérateurs intervenant à partir d’une plateforme téléphonique. La liste peut s’allonger pour constituer des tableaux de bord bâtis sur des séries de KPI, « Key Performance Indicators », qui désormais règnent en maître, en surplomb de l’activité réelle de travail. Une question devient aujourd’hui essentielle : est-il besoin de tout connaître pour comprendre ?
Dominique
De l’indicateur au critère
Il y eut dans l’Éducation Nationale une période très tournée vers les entreprises. Période du début des années années 80, mitterrandienne. J’ai fait des stages en entreprise, moi, professeure et même des universités d’été école-entreprise. On nous incitait à utiliser des outils d’évaluation du travail et des acquis des élèves, puisés dans ceux des entreprises. Ainsi des professeurs et des inspecteurs avaient inventé l’évaluation formative et celle formatrice. Je ne me souviens pas de la différence entre ces deux termes, sinon qu’elle était très très pointue. Cependant l’idée était celle ci : évaluer les productions d’élèves avec des critères. Ce mot ressemblait à celui d’indicateurs. Par exemple on listait les critères de réussite d’une dissertation . Comme par exemple comporter des citations, un plan visible, un cheminement de la pensée, pas de faute de syntaxe… Cette liste était donnée aux élèves qui devaient s’en servir pour faire leur travail ou pour l’améliorer, l’évaluer. c’est pour cela que cette méthode était appelée évaluation formative. L’idée me plaisait c’était un outil pédagogique qui enseignait en faisant. Aujourd’hui l’évaluation fort complexe par compétences qui existe du primaire au lycée s’est fortement inspirée de ceux d’alors.
Roxane
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