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Un bâtiment hospitalier ne soigne pas par lui-même. Une salle de classe n’enseigne pas. Les salades ne poussent pas toutes seules. Un train n’avance pas tout seul. De même, un produit ne se fabrique ni ne se vend, un colis ne se livre… qu’avec du travail humain, vivant. En mars 202, nous avons créé La compagnie Pourquoi se lever le matin !  Une association à but non lucratif, pour apporter le point de vue du travail, exprimé par ceux qui le font, dans les débats qui agitent notre société : santé, alimentation, enseignement, transport, énergie … et bien d’autres encore. Pour en savoir plus : cette vidéo réalisée par nos amis de l’APSE. Pour suivre nos publications, il suffit de vous abonner à notre site (bouton « s’abonner par mail »)

Les dernières nouvelles de la Compagnie – mai 2023

Une avalanche de nouveaux récits de travail, un événement avec le livre « le travail à l’épreuve de la crise sanitaire », un peu de poésie et nos lectures-visionnages du mois

Récits de travail

La solitude de la dessinatrice de presse indépendante

Claire, graphiste et dessinatrice de presse nous a confié le récit de son travail . Elle nous a aussi confié sa vision du télétravail au féminin. Retrouvez-la sur son site. Il y est question de travail, dans les dessins qu’elle a réalisés pour des organisations syndicales comme la CGT, Sud ou la Confédération paysanne, pour des ONG comme Amnesty, Emmaüs, et bien des organisations dont vous pourrez aussi, à cette occasion, découvrir les activités militantes, notamment autour des enjeux de l’alimentation. Sans oublier le livre « La raison des plus forts – chroniques du procès France Télécom » paru aux Éditions de l’Atelier en 2020, dont Claire a abondamment illustré les audiences.

Les artisans d’art de Salers : 7 nouveaux récits parus en mai

Véronique, graveur et plasticienne, nous explique son processus de création : « Quand on fait un travail de création, il y a une partie où l’on décide et une partie où on ne décide rien. Ça vient tout seul. ».
Comme Fanny, créatrice de bijoux en macramé :  » Je fais, je défais, je refais et c’est comme cela que j’avance« .
Jean-Paul, maroquinier, se rend tous les mois d’août à Souvigny, la foire des troubadours et saltimbanques : « Mes clients viennent costumés en habits moyenâgeux, chercher des accessoires pour parfaire leur tenue« . Il laisse alors la boutique de Salers à son épouse
Maroquinière elle aussi, elle parle de ce qu’elle préfère dans son travail : la fabrication dans leur maison- atelier «  Mais il faut bien vendre nos productions ! Alors j’y vais. » 
Pour Pascal, souffleur de verre « Le chalumeau est devenu mon meilleur ami, je vis avec lui depuis 45 ans ».
Sa compagne, Maryline, est aussi créatrice verrier. Elle travaille avec la technique du verre fusionné.
Quant à Jean, qui vend des savons artisanaux à Salers, il se sent « plus artisan que commerçant… Je suis avec des copains artisans depuis des années. Ils ne me disent pas, avec dédain, que je ne suis qu’un commerçant parce qu’ils savent que j’étais dans l’artisanat avant, ils savent que je revends des savons de copains artisans, donc ils me considèrent comme eux. »

Les artisans d’art de Salers, une série orchestrée par Roxane,
à suivre dans ce dossier, tous les vendredi de juin

Travail & territoire à Saint-Nazaire, trois nouveaux récits parus en mai

Le travail de Catherine, conductrice de bus, est très varié selon les heures, les personnes, les quartiers… Syndicaliste, elle est très fière d’une grève de 2004. Non seulement les salariés ont obtenu l’égalité salariale qu’ils revendiquaient, mais de plus “Avant la grève, Il n’y avait pas de véritable politique de transports urbains”.
Aurélie est guide-conférencière. Elle nous embarque pour une visite des complexes industriels de Saint-Nazaires, Donges et Montoir. Son crédo : « Je cherche à ce que la fascination que j’éprouve pour ce territoire industrialo-portuaire embarque les visiteurs ».
« Je suis un casseur d’angles » dit Patrice, ajusteur. « C’est comme ça que notre ancien patron, à son époque, appelait ceux qui, comme moi aujourd’hui, ébavuraient les bielles dans les ateliers de l’usine MAN-ES de Saint-Nazaire. » Il raconte son travail et comment cela s’organise dans son usine “On est tous comme ça. On a cette mentalité de vouloir travailler”

Travail & territoire à Saint-Nazaire, une série orchestrée par Pierre,
à suivre dans ce dossier.

Notre événement de la prochaine rentrée : « Le travail à l’épreuve de la pandémie. Scénarios pour l’avenir »

Le livre est vendu en souscription jusqu’au 31 août 2023, au prix de 15 € (plus 3€ de frais d’envoi).
A commander directement sur le site de l’éditeur ou par courrier postal en joignant un chèque à : Éditions Raison et Passions – 33 rue Philippe Genreau – 21000 Dijon

Du jour au lendemain, en mars 2020, le confinement plonge des millions de personnes dans le télétravail. L’espace familial se transforme en bureau, les repères temporels se brouillent, la maîtrise des outils numériques devient quasi indispensable pour assurer ses activités. L’hôpital public, les institutions d’enseignement, les entreprises de service, les commerces, … sont sommés de s’adapter alors que la crise sanitaire, faute d’explications claires, sidère chacun par sa brutalité.

Au travers de plus de cinquante récits de travail, publiés dans ce dossier, que François et les autres membres de « La compagnie. Pourquoi se lever le matin ! » ont recueilli auprès d’un vaste échantillon, François analyse les innovations qui ont émergé, les nouvelles formes de relations socioprofessionnelles qui se sont nouées mais aussi les valeurs mobilisées pour redonner du sens au travail.
Lire la suite, notamment le sommaire du livre

Un peu de poésie, autour de métiers improbables et hautement incontrôlables

Connaissez-vous le polisseur de galets, l’arpenteur de rue en impasse, l’éducateur pour doudous ou le contrôleur de râleurs (poste à pourvoir immédiatement) ? Martine et les participants à ses ateliers d’écriture nous proposent la description de leurs activités

En mai, nous avons lu, écouté et regardé…

Essentielles et invisibles ? Classes populaires au travail en temps de pandémie.

Un livre de Cyrine Gardes
Une lecture de l’ouvrage par François, des échos picorés par Christine dans les récits de travail que nous avons publiés
La pandémie qui se déclare aux premiers jours de 2020 a-t-elle conduit à des modifications radicales de nos existences et plus particulièrement des conditions de travail de millions de salariés ? Mais qu’en a-t-il été pour celles et ceux qui ont poursuivi leurs activités sur leur lieu de travail habituel et ce en dépit de l’exposition au virus ? Un quart de la population active française va se trouver dans cette situation totalement inédite et Cyrine Gardes se propose d’en rapporter les conséquences. Pour les distinguer des personnels de santé œuvrant en « première ligne », ils ont été décrits comme « essentiels » mais aussi comme « travailleuses et travailleurs de la seconde ligne ».

Les rescapés du burn-out

Dominique a lu pour nous :
Un ouvrage co-écrit par Philippe Zawieja, co auteur en 2015 du Dictionnaire des risques psychosociaux, et Jean Francois Marmion, avec en plus les dessins de Mademoiselle Caroline. Un choix éditorial original pour transmettre de la connaissance sur un sujet complexe. La forme de BD rend la lecture fluide et claire. L’objectif de pédagogie est atteint et c’est important sur un sujet sur lequel chacun peut avoir un avis. Le lecteur suit Lucie, Théo et Anne pour explorer ce qu’est le burn out, forme ainsi dénommée d’épuisement professionnel. Lire la suite

Pour une politique du travail : ouvrons le débat

Une heure de débat avec les économistes Pierre-Yves Gomez et Thomas Coutrot, sur les enjeux du travail aujourd’hui.
Les deux intervenants écornent quelques idées reçues, notamment sur le fait que l’on travaillerait de moins en moins au cours d’une vie, que des outils performants suffiraient à préserver la santé, que les travailleurs ne seraient pas capables d’évaluer la qualité de leur travail, ou que ce seraient les normes qui feraient marcher les entreprises alors que c’est l’activité réelle déployée par les travailleurs, souvent envers et contre ces normes, telles que le taylorisme et ses avatars contemporains. Lire la suite et retrouver le lien vers l’enregistrement de ce débat.

Droit dans les yeux, le film et le débat, au ciné-club Cnam autour du travail et du cinéma

« Vous n’êtes pas ! » : le documentaire de Marie-Francine Le Jallu s’ouvre sur l’incantation d’un avocat, enseignant le droit à l’université Paris 8, à Saint-Denis. « Vous n’êtes pas le salarié licencié, vous n’êtes pas la femme qui divorce, vous n’êtes pas l’emprunteur qui n’arrive pas à rembourser son crédit … Le con-flit de vo-tre cli-ent n’est pas vo-tre con-flit ». Il leur enjoint une neutralité absolue, règle qu’il ne sera pas toujours aisé d’appliquer en pratique. Comment trouver la bonne distance avec le justiciable ? C’est ce que les étudiants expérimentent à la clinique juridique où une trentaine sont bénévoles tous les ans. Lire la suite et retrouver les liens vers le ciné-club Cnam

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Les dernières nouvelles de la Compagnie – avril 2023

Les artisans de Salers, travail & territoire à Saint-Nazaire, les inédits de « l’urgence c’est de vivre » : 17 nouveaux récits de travail ; à lire aussi « Mécano », roman

Le métier d’artisan d’art, choix initial ou reconversion, exercé en solo ou en couple, à la limite entre artisan et artiste … c’est tout un parcours

Karine est céramiste plasticienne « Je pourrais dire que je suis passée de l’art à l’artisanat. Mais cela serait réducteur. Je n’ai pas abandonné l’art car, à part quelques séries, mes créations sont uniques. (…) Pour une partie de mes créations, j’utilise une vaste gamme de matériaux : c’est mon côté artiste plasticienne. Certains sont récupérés dans la nature tels des bois flottés, des bouts de fer rouillés, des boites en fer blanc, des fouets ménagers, des théières hors d’usage, des clous… (…) Leur usure, leur patine sont la marque du temps et je discerne un vécu, une histoire, une époque. Outre leurs formes, j’apprécie tout particulièrement les objets qui ont conservé un peu de leurs couleurs, surtout quand elles sont vives. Par expérience, je sais qu’ils vont m’offrir plus de chance d’aboutir à une création qui va me satisfaire. Ainsi, je donne une nouvelle vie à des objets abandonnés, des objets qui ne servent plus. » Lire le récit de Karine

Jennifer est couturière. « … Je n’avais jamais travaillé dans des collectifs d’artisans, ni dans une boutique, d’ailleurs. À Lille, où j’étais tapissière à mon compte, j’allais chez les gens pour refaire leurs sièges. (…) ce matin-là, j’ai décidé de faire des trousses pour lesquelles j’avais auparavant dessiné les patrons. J’assemble toutes mes pièces en cousant et l’objet prend vie. Je le stocke alors avec mes autres créations : des accessoires, trousses, coussins, porte-monnaie, serre-tête, bandeaux pour les cheveux et des produits réutilisables en coton : des lingettes en tissu lavable, des petits sacs pique-nique. Mon idée c’est d’éviter de jeter. (…) Vendre ne me dérange pas, à la base j’ai un diplôme commercial et j’aime le contact avec les gens. » Lire le récit de Jennifer

Fanny crée et fabrique dans son atelier des jouets en bois, qu’elle vend, l’été, dans la boutique de la Petite Fabrik, à Salers. « Il fallait que j’ose faire ce que j’aime » dit cette ancienne éducatrice en pédopsychiatrie. « Mon papa, sur son lit d’hôpital, m’a dit : « Vas-y, fonce, moi j’aurais rêvé faire un truc comme ça !» … Il bricolait tout : sculpture, électricité, bois… Il était fort en tout ! Quand j’étais petite, je le suivais sur les brocantes, les bourses d’échanges et je voyais ses yeux de collectionneur pétiller devant les jouets anciens, les Dinky Toy, les automates » … « Avec Stéphane, à l’issue de ma formation (en menuiserie) nous avons trouvé un lieu pour nous  installer … On a choisi le côté passion plutôt que le côté rémunération et sécurité. » « Etre à son compte, travailler pour soi, c’est le principal, même si nous n’avons pas de gros revenus. C’est notre choix de vie » complète Stéphane. « Ma compagne a créé « les jouets de Fanny » en 2010. A l’époque, j’étais artisan en menuiserie traditionnelle. J’avais appris la menuiserie un peu par défaut parce que je ne savais pas quoi faire. Et puis j’y ai trouvé quelque chose qui m’a vraiment plu. Aujourd’hui, nous sommes tous les deux dans le même bateau, nous fabriquons des jouets en bois dans la vallée de la Jordane, à trois-quarts d’heure de Salers. » Lire les récits de Fanny et de Stéphane.

…à suivre le vendredi, avec un nouveau récit d’un artisan de Salers à paraître ici

Travail et territoire, du transport de voyageurs à la communauté Emmaüs

Pour Sébastien, aiguilleur, c’est « Une lutte de tous les instants pour maintenir le meilleur service ». « Auparavant, la SNCF essayait de s’adapter en faisant circuler davantage de trains pendant les créneaux horaires où il y avait le plus de voyageurs. Mais, dans les conditions actuelles, c’est devenu mission impossible. Alors, pour que 80% des trains arrivent quand même à l’heure, on nous alloue un budget censé résoudre tous les problèmes. Dans la réalité comme, au niveau local, on a toujours réalisé 44000 heures d’ouverture de guichets, la gare de Pontchâteau va être fermée pour permettre d’affecter un peu plus de personnel en gare de la Baule. Et, pour le même coût, la région voudrait qu’on fasse circuler 10% de trains supplémentaires. La conséquence est que la direction de la SNCF essaye de nous faire faire plusieurs tâches à la fois afin de diminuer le nombre de salariés. En plus de gérer la circulation des trains sur les voies, je suis alors amené à vendre des billets, accueillir les usagers et même faire l’entretien des bâtiments. » … lire la suite

« Le maître mot est bien solidarité » affirme Marie, intervenante sociale d’une communauté Emmaüs. « Pour un compagnon d’Emmaüs, la démarche de venir à mon bureau est quand même particulière, un peu symbolique. C’est parfois une marche élevée à franchir. Pour que ce soit plus facile, je laisse ma porte continuellement ouverte (…) On peut venir y pleurer – la boîte de mouchoirs est là – mais parfois aussi annoncer des bonnes nouvelles, discuter, manger un petit bonbon et voilà… lire la suite

Les inédits : 11 récits de travail au coeur d’un service de cancérologie

Chacun raconte la réalité de son travail au quotidien, auprès des malades : les gestes techniques, les relations avec les autres intervenants, l’accompagnement des familles… Vingt récits ont déjà été publiés par les Éditions de l’Atelier, onze autres n’avaient pas pu être insérés dans le livre. Ils ont été diffusés au personnel de la clinique, mais il avait fallu faire, avec l’éditeur, des choix cruels pour l’ouvrage imprimé. Avec son accord, nous les publions aujourd’hui. Ce sont les inédits de « L’urgence c’est de vivre » : les récits de Anne-Sophie, dosimétriste – Christine, kinésithérapeute – Clémence, infirmière en hospitalisation complète – Franck, médecin radio-thérapeute – Françoise, secrétaire médicale en oncologie – Geneviève, préparatrice en pharmacie à la cité sanitaire – Gwénaelle, secrétaire chargée de la programmation en radiothérapie – Isabelle, infirmière coordinatrice – Marion, brancardière – Mélissa, manipulatrice en radiothérapie – Nathalie, infirmière à domicile. Chaque récit est ponctué par le regard porté par Pierre sur sa propre expérience d’accompagnant. Il explique ce cheminement dans cet avant-propos.

Nos lectures : Martine nous présente « Mécano », roman paru chez POL

Ed POL janvier 2023 – 22 €

Roman initiatique ? Poème épique en trois parties, 64 chapitres et 363 pages ? Traité technique ou documentaire ? Tout cela à la fois.
L’apprentissage occupe le premier tiers de l’ouvrage.
Le mécano, dès sa formation, une école de la soumission, est initié par un moniteur critiqueur, qui fait peur. Mais après 95 candidatures, quand il ne reste que douze personnes en formation, réduites ensuite à quatre conducteurs ayant réussi l’examen, ce formateur se révèle être un homme au grand cœur. Il devient enfin humain. Aucun détail ne nous est épargné.
D’abord l’instruction dans un simulateur (de conduite), puis l’accompagnement « en vrai » dans une cabine par un conducteur, un mécano (pas un chauffeur, quelle horreur !), un « homme qui murmurait à l’oreille de la peur ». Apprentissage par cœur de la bible, Le Mémento. Tout un vocabulaire spécifique à apprivoiser, mystérieux, qu’il serait vain de décoder, en fait toute la magie.
Des chiffres et des lettres accolés émaillent le texte aux lignes courtes (comme un poème) ou occupant tout l’espace (comme un roman), en italique ou pas. Graphismes, dessins, portées musicales, nombreux acronymes et même une feuille d’horaire. Des titres de film, de livres, des poèmes, Mattia Filice est un lettré. Le cerveau en formation, les mots en construction. Il se blottit « à la recherche du beau », échappatoire à la dure réalité.    Lire la suite

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Les dernières nouvelles de la Compagnie – mars 2023

Nos nouveaux récits de travail, notre spécial 8 mars et nos lectures du mois

Artisan d’art : un travail qui conjugue passion et précarité

La petite Fabrik,
boutique éphémère de Salers

Vous avez probablement déjà aperçu, sur la route de vos vacances, des boutiques éphémères d’artisans d’art. C’était dans les ruelles d’un village médiéval, en Bretagne, en Alsace, ou ailleurs. Peut-être avez-vous franchi leur porte, engagé la conversation, voire acquis une de leurs créations ? Roxane a rendu visite à certains d’entre eux, à Salers dans le Cantal. Nomades, ils habitent pour la plupart ailleurs, et viennent tous les étés vendre leurs productions dans les caves ou anciennes échoppes des maisons renaissance. Avec ce nouveau dossier de la Compagnie Pourquoi Se Lever le Matin ! nous avons voulu porter un regard plus précis sur leur travail, leurs activités artistiques, artisanales, techniques et commerciales. Ce qu’ils racontent de leur travail traverse leur vie familiale et leur parcours de vie. Ils évoquent la manière dont ils conjuguent passion et précarité. Le prix à payer pour un travail autonome rempli de sens ?
Pour commencer, nous vous emmenons à la Fabrik, association et lieu de vente d’une dizaine d’artisans, avec le récit de Stéphane.

« La bibliothèque est un endroit magique » aux chantiers navals de Saint-Nazaire

L’entrée de la médiathèque, sur le site des Chantiers

Le récit de Corinne, bibliothécaire « …La fréquentation tourne autour d’une cinquantaine de personnes par jour. C’est énorme. Cela représente un chiffre plus de deux fois supérieur à la fréquentation moyenne des bibliothèques municipales. Cette différence vient de la proximité que nous avons avec notre public. Nous proposons régulièrement des animations qui ont beaucoup de succès comme les «midi-jeux » avec un animateur. D’ailleurs, les gens nous demandent souvent d’acheter un des nouveaux jeux présentés à ce moment-là, pour enrichir la ludothèque mise en place depuis le déménagement... » (extrait)

À paraître prochainement dans notre série Travail & Territoire : les récits de Virginie – agent d’accueil à la CPAM, de Sébastien – cheminot et de Patrice – ajusteur chez MAN.

Le travail en débat : Paroles de femmes sur leur travail et sa pénibilité – le 8 mars 2023

Quand Ariane Mnouchkine et sa troupe déambulent dans les cortèges parisiens

Par Christine et Olivier

Nous évoquions en février une lecture de la réforme des retraites comme manière de marchandiser le travail. En ce 8 mars 2023, nous sommes allés chercher dans nos publications ce que disent des femmes de leur travail. Ne faut-il pas voir aussi dans les protestations de ce printemps une crise du travail, de sa subordination à l’employeur et aux actionnaires ?
En résumé, « Ce n’est pas de la flemme, mais de la fatigue (…) La crise sanitaire a probablement semé des graines exigeant de la reconnaissance, du sens et de l’autonomie. (…) Rien ne nous permettrait d’affirmer que la crise du travail soit genrée, bien au contraire. La pénibilité du travail serait-elle genrée ? Les métiers, eux, sont genrés. On trouve une minorité de femmes dans certaines activités physiquement éprouvantes, comme le BTP. Elles travaillent plutôt dans la santé, le nettoyage ou la grande distribution, métiers dont la pénibilité, physique et psychique, n’entre pas dans les critères de la loi. Un point doit toutefois nous alerter : l’évolution différenciée des accidents du travail entre les hommes et les femmes ces vingt dernières années. Depuis 2001 le taux de fréquence des accidents de travail des hommes diminue tandis que celui concernant les femmes augmente. Reste que, pour les femmes comme pour les hommes, les accidents mortels du travail augmentent de manière inquiétante, comme le soulignait récemment un parlementaire dans l’hémicycle

Retrouvez ici le texte intégral de cette contribution, avec les extraits des récits de travail de ces femmes.

Nos lectures : Le travail pressé, pour une écologie des temps de travail

Où Corinne Gaudart et Serge Volkoff éclairent les mécanismes de la « culture de la hâte », et ses effets.

Au fil de ce livre, nous déplions les multiples aspects de la dimension temporelle du travail.
Son premier mérite, et non des moindres, est de partir de l’activité. Ainsi, chaque chapitre du livre commence par le récit de situations que les auteurs, ergonomes, ont observées et analysées. Puis ils décortiquent les conséquences de la culture de la hâte et les stratégies, individuelles et collectives, qui permettent que le travail se fasse, malgré tout, et trop souvent au détriment de la santé. Ils croisent ces histoires singulières avec les tendances statistiques liées par exemple à l’âge, ou au contrat de travail, qu’il soit CDI, saisonnier ou en intérim. Ils tracent des pistes sur les conditions qu’il faudrait réunir pour la santé des travailleurs, tout au long de leur carrière, et pour la qualité de leur travail. Conditions qui sont généralement incompatibles avec la culture de la hâte. Lire la suite … .

Nos lectures : Servir les riches – les domestiques chez les grandes fortunes

Où l’on découvre le récit hallucinant du travail des domestiques, par la sociologue Alizée Delpierre

« Penser l’envers des faits, c’est donner à voir les ressorts les mieux dissimulés du monde social, en restituant toute son épaisseur humaine ». Tel est le projet de la collection « L’envers des faits » co-dirigée par Pascal Pasquali et Fabien Truong au sein des éditions « La Découverte ».
L’ouvrage d’Alizée Delpierre illustre ce projet de manière exemplaire. Dans les représentations que nous avons des personnels au service des familles les plus fortunées, nous entrevoyons des femmes et quelques hommes vêtus très strictement : robes noires et tablier blanc pour les unes, queue de pie pour les autres. Nous les imaginons, dans des immeubles haussmanniens, assurant, avec une discrétion absolue, mille et une activités.
Mais qu’en est-il réellement dans nos sociétés où les ultras riches ne sont que marginalement des héritiers de lignées aristocratiques mais bien plus souvent des traders, des dirigeants de start-up ou des industriels propriétaires de firmes de luxe ? Lire la suite ...

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Les dernières nouvelles de la Compagnie- février 2023

Trois nouveaux récits dans le thème « Travail et territoire« 

Quand nous avons créé la librairie, nous avions envie de permettre aux habitants de fréquenter une librairie indépendante. C’est important pour une ville, surtout quand le livre peine à diffuser dans les écoles, les collèges ou les maisons de quartier, quand les budgets pour le livre sont très serrés.” : « Libraire engagée dans la ville”, le récit d’Agathe, co-gérante de la librairie de l’Embarcadère à Saint-Nazaire. Où elle raconte leur travail d’animation des comités de lecture (littérature, féministe, jeunes…), où elle observe la ville “La population de Saint-Nazaire est en train de changer…”.  

C’est vrai qu’il y a une certaine fierté. J’ai envie de dire : Voilà, je travaille là…«  Magali travaille sur le site du terminal méthanier de Montoir-de-Bretagne. Elle raconte son parcours professionnel : “j’ai postulé au terminal méthanier de Montoir-de-Bretagne comme assistante de secrétariat. Très vite, je me suis un peu ennuyée. […] Le travail auquel on me formait consistait à pouvoir intervenir sur de la maintenance préventive ou corrective. Après avoir été certifiée, je suis arrivée un beau matin dans l’équipe. J’étais devenue électricienne. Aujourd’hui, je suis administratrice…

Pour Claudie, employée aux impôts à Saint-Nazaire, Les usagers ont besoin d’être autre chose qu’un cas parmi d’autres je ne m’y reconnais pas dans la façon de faire : un collègue, à l’entrée, essaye de dégager un maximum de gens en les renvoyant sur internet. […] plus les gens sont dans la difficulté, moins ils sont en capacité de demander de l’aide dans leurs démarches. Ils n’ont pas la tête à aller tapoter sur impot.gouv. Ce serait tellement plus facile de se déplacer et de dire : « Ça ne va pas, je veux rencontrer quelqu’un. » Ce à quoi on me rétorque : « Tu n’es pas là pour être assistante sociale ». […] cela me semble relever d’un mépris des classes populaires.”

A paraître prochainement, les récits de Corinne, bibliothécaire à la médiathèque des Chantiers de l’Atlantique, Marie, assistante sociale à la communauté des Compagnons d’Emmaüs, Catherine, chauffeure de bus à la Société des Transports de l’Agglomération Nazairienne…

Le travail en débat : réforme de la retraite, ou comment marchandiser le travail 

Un billet, par Pierre et Olivier
[…] L’actuel projet de réforme des retraites correspond à un projet de société où les temps de vie ne sont considérés comme « utiles et productifs » que lorsqu’ils relèvent de la subordination au monde de la finance, à la hiérarchie sociale et à des inégalités considérées comme constitutives de l’ordre économique et social. […] Cet ordre économique, réduisant le travail à une marchandise qu’on achète ou qu’on vend sous forme de prestations, ignore sa réalité et sa complexité, et finalement ignore sa composante humaine. Cette déshumanisation du travail qui finalement le détruit, abîme les femmes et les hommes, mais ne menace-t-elle pas aussi notre capacité collective à faire face aux urgences écologiques et sociales ? Billet à lire intégralement ici

Sur ce sujet, où de nombreuses voix se sont élevées pour rappeler l’impérieuse nécessité de résoudre la crise du travail et d’en améliorer les conditions, plutôt que de rallonger brutalement la durée de la vie professionnelle, voir aussi les dernières parutions du blog de notre ami Jean-Marie Charpentier

Partenariat entre la Compagnie et l’ITMD (Institut du Travail et du Management Durable) : une première pierre autour de la question “Travail et Invisibilité”

Nous nous sommes rencontrés et nous sommes convenus qu’entre “Mettre en mots des histoires de travail” et “Le lieu de controverse sur le travail”, nous avions un centre d’intérêt commun, le travail réel, et des pistes de coopération.
C’était en novembre 2022. L’ITMD préparait, avec le CRTD du CNAM, une journée d’étude sur le thème Invisibilité et Travail. Une belle journée qui s’est tenue le 20 janvier, où nous avons pu apporter de nombreux extraits de récits de travail faisant écho à ce thème, dont plusieurs ont été dits par un comédien pendant la journée. Voir ici le compte rendu de la journée, dont la pluridisciplinarité a fait la richesse. Voir aussi travail et travailleurs invisibles versus tyrannie de la visibilité, l’intervention que Christine a présentée, pour la Compagnie.

Écrire et dire le travail : quatrièmes rencontres de l’association « Travail et Culture » à Lens

Pierre, au titre d’auteur de « L’urgence c’est de vivre », était invité à cette rencontre, intitulée « Écrire et dire le travail ». C’était le 30 novembre dernier.
Échanges avec une assistance où figuraient peu de salariés et de militants sociaux mais beaucoup de gens qui parlent du travail. La variété des interventions a été à l’image de la multiplicité des points de vue qui, sur la question du travail, s’entrecroisent et se superposent. Parle-t-on de l’emploi ? de la tâche ? de l’activité ? du métier ? des conditions de travail ? 
Encore une raison de lire le très intéressant livre de Marie-Anne Dujarier « Troubles dans le travail ».

La précarité durable – Vivre en emploi discontinu – Nicolas Roux

Note de lecture proposée par François
Avant les années 80′, la précarité était surtout associée à l’exclusion sociale et à sa conséquence la plus dramatique : les sans-abri. Si la marginalité était majoritairement subie, elle était néanmoins  choisie par certains adultes rétifs à toute subordination patronale, à la vie réglée par une bureaucratie rigide et par son triptyque : « Métro – Boulot – Dodo » . Elle était vécue par nombre de jeunes adultes au sortir de leur formation comme une période transitoire avant l’accès à un CDI. Si aujourd’hui le modèle fordien de l’emploi – un emploi à durée indéterminé assuré durant toute la carrière dans la même entreprise – demeure encore majoritaire, il s’effrite. Pour saisir les multiples formes du précariat durable contemporain, Nicolas Roux conduit une enquête auprès de deux populations : d’une part des salariés agricoles œuvrant au fil des saisons dans les vignobles et maraîchages en Languedoc-Roussillon et d’autre part des artistes intermitten

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Les dernières nouvelles de la Compagnie – janvier 2023

Nos publications, nos discussions, nos projets, nos lectures, on vous dit tout dans ces dernières nouvelles de la Compagnie Pourquoi se lever le matin !

Deux nouveaux récits dans le thème « Travail et territoire »

Monument à l’abolition de l’esclavage – Saint-Nazaire

« Quand les lycéens découvrent leur ville », le récit d’Amaury qui enseigne l’histoire et la géographie au Lycée Aristide Briand de Saint-Nazaire.
Extrait :  » Lorsque j’aborde les questions au programme d’histoire et géo, comme l’urbanisme, l’industrialisation ou la Seconde Guerre mondiale, le cas de Saint-Nazaire s’impose comme une évidence. Les élèves comprennent ce que le mot industrialisation veut dire, ils ont aussi la possibilité de voir l’ancienne base sous-marine, les traces de la guerre et du passé. « 
« Ici, accueillir, c’est dans l’ordre des choses« , le récit de Claire, salariée dans une association nazairienne qui accueille des sans-abris et les oubliés de la société.
Extrait :  » Notre vocation n’est pas de mettre en place des dispositifs de réinsertion. Si on peut aider les gens dans la difficulté, on le fait. À partir de là, ils cheminent… ou pas. Il n’y a aucune obligation de cheminer. S’ils ne veulent pas donner leur nom ni leur prénom, ils ne le donnent pas. Simplement, ils peuvent venir dans ce lieu vivant et ouvert« .
Retrouvez l’intégralité de ces textes dans ce dossier, où paraîtront prochainement les récits d’Agathe – co-gérante de la libraire associative « L’Embarcadère » à Saint-Nazaire, Tony – salarié chez Airbus à Montoir et Magali – salariée au terminal méthanier de Montoir

Quand les mots du travail font débat

Il nous arrive régulièrement, au sein de la Compagnie, de buter sur des mots. Que faire avec ceux qui ont été embrigadés par la novlange managériale, comme gouvernance, performance ou efficience (1) ? Comment s’accorder sur le sens d’un mot que chacun voit à sa manière ? La « norme », par exemple, ne convoque pas les mêmes représentations selon que l’on est ingénieur, sociologue, ergonome, enseignant, psychologue, DRH ou animatrice d’ateliers d’écriture. Il en va ainsi de bon nombre de vocables qui traversent nos récits de travail.
Face à cette difficulté, nous avons engagé un travail de glossaire (2). Nous avons choisi une vingtaine de termes, chacun étant mis en lumière par une des personnes de notre collectif, à partir de son propre point de vue, ou de son histoire, dans ce maquis polysémique. Il ne s’agit en aucun cas d’un essai de synthèse de définitions académiques.C’est pour nous une manière d’engager la discussion. Affaire à suivre…

(1) On trouvera une liste édifiante de mots en « ance », « ence » ou « ing » dans cet article : « Le poison de la novlangue managériale dans l’hôpital public » – J Vernaudon – LVSL avril 2022
(2) Inspirés par l’expérience que nous en avions faite, avec les Ateliers pour la refondation du service public hospitalier, autour des mots du soin

Des enjeux, inconvénients ou avantages à être visible, ou à se rendre invisible : on en parle le 20 janvier au CNAM

Nos récits de travail sont riches en propos sur la visibilité ou l’invisibilité du travail et du travailleur. Pour certains, c’est le propre de leur métier. Pour d’autres, l’organisation ne veut pas, ou n’est plus capable, de voir le travail. La machine de gestion fabrique de l’invisibilité du travail. Les statuts fabriquent l’invisibilité de certains travailleurs. Alors que le travail réel a besoin tout autant de se donner à voir que de protéger de l’invisibilité.
Dans le cadre du partenariat entre l’ITMD et la Compagnie Pourquoi se lever le matin !, des extraits de récits seront lus pendant la journée

L’inscription est gratuite mais obligatoire, ici, sur le site de l’ITMD

Aux bons soins du capitalisme : le coaching en entreprise

Qui n’a entendu cette histoire du cadre partant négocier chez son chef des moyens, ou des renoncements, et en ressortant avec une ordonnance de coaching ? Cette pratique est devenue monnaie courante dans les grandes entreprises. Scarlett Salman, chercheuse en sociologie, l’a analysée.

À lire, ici la recension de l’ouvrage par Jacques

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Les dernières nouvelles de la Compagnie – novembre 2022

Nos chantiers en cours, le travail en débat sur la question du sens, nos coups de cœur éditoriaux et ciné-club, on vous dit tout dans ces dernières nouvelles de la Compagnie Pourquoi se lever le matin ! On vous offre même un poème sur l’actualité footballistique, vue du travail.

Travail et territoires

L’école Léon Blum, où Thierry est directeur d’école

Cinq nouveaux récits publiés au cours du dernier mois, toujours autour de ce que le territoire de Saint-Nazaire fait au travail, et vice-versa . On pourra lire sur notre site, dans ce dossier, les récits suivants : “Faire du lien”, par Damien secrétaire de l’Union Locale CGT ;  “Aux Urgences de l’hôpital public se croisent des gens qui ne se seraient jamais rencontrés ailleurs” par Fabien infirmier ; “La direction n’aime pas que les travailleurs se regroupent” par Jean-François, salarié aux Chantiers de l’Atlantique ; “Le territoire intime de l’ordinateur” par Monica, technicienne de maintenance en informatique ; « C’est tout un travail d’aller vers les familles, et c’est très difficile »  par Thierry, directeur d’école dans un Réseau d’Éducation Prioritaire.  D’autres récits seront publiés dans les prochaines semaines, notamment ceux d’une libraire indépendante, d’un agent d’accueil de la CPAM, d’un professeur de lycée et d’une salariée d’une association qui accueille les personnes sans abri. La Compagnie continue à se mobiliser autour de Pierre pour collecter ces paroles et les mettre en récit.

Travail à distance

Les récits de travail à distance que nous avons publiés étaient indiscutablement très riches. Nous en avons discuté, François les a analysés : 330 000 signes, soit l’équivalent de plus de 200 pages au 21 novembre.  Le point de vue que nous pouvons proposer autour du travail à distance devient quelque chose de solide.

Les artisans de Salers

De l’entretien avec un narrateur à la publication de son récit, il y a le travail de l’écrivant : transcrire l’enregistrement, rentrer dans la parole du narrateur pour en faire un texte écrit, lui proposer ce texte et le travailler avec lui… C’est un travail de fourmi, que Roxane poursuit avec les 15 entretiens qu’elle a réalisés avec des artisans du pays de Salers. 

Quand le débat sur le travail penche du côté du sens

Le soufflé médiatique de rentrée autour de la “valeur travail” a laissé place depuis quelques semaines au débat sur le sens du travail. Notamment avec la publication au Seuil du livre “ Redonner du sens au travail, une aspiration révolutionnaire”  de Thomas Coutrot et Coralie Perez.

A écouter, en podcast sur France Inter, l’interview de cette dernière « des millions d’employés dans le monde décident de démissionner. Salaires bas, conditions difficiles… Et si la cause était du côté du sentiment de ne plus trouver de sens dans son travail ? » L’ouvrage s’appuie sur de nombreuses données statistiques, notamment celles des enquêtes “conditions de travail” de la DARES, ainsi que sur quelques entretiens et récits de travail. On y trouvera, pages 106 et 107, le récit d’Anne-Claire, ex-infirmière aux urgences, réalisé par la Compagnie dans le cadre des Ateliers pour la refondation du service public hospitalier et publié sur notre site. Une aspiration révolutionnaire ? En effet, les auteurs concluent sur l’impossibilité de redonner du sens au travail sans le rendre plus démocratique, par exemple en réduisant le temps de travail subordonné. On appréciera que cette manière de poser la question du sens du travail s’écarte des a priori générationnels pour expliquer les démissions. Ce que confortent d’ailleurs deux articles publiés par “The conversation” : La notion de « génération Z » entrave l’intégration des jeunes sur le marché du travail par Marc Loriol (23 octobre) et Quiet quitting » : Au-delà du buzz, ce que révèlent les « démissions silencieuses » par Maëlezig Bigi (17 octobre). 

Un coup de coeur pour le ciné club du CNAM

Le Centre de Recherche sur le Travail et le Développement (CRTD) et le Laboratoire Interdisciplinaire de Sociologie Économique (LISE) organisent et animent un ciné-club au CNAM autour du travail, à partir d’un choix de films et de documentaires qui mettent en lumière des aspects du travail peu accessibles autrement. Ce 20 octobre, c’était un documentaire de 2019 : « Nouvelle cordée », suivi d’un débat avec les participants. Nous y étions et nous en avons parlé sur notre site, avec toutes les références utiles pour s’inscrire aux prochaines séances. 

Pendant ce temps-là, au Qatar, on n’en finit pas de compter les morts au travail, travailleurs émigrés du Népal ou d’ailleurs. Vu du BTP, le foot n’est pas une fête.

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Les dernières nouvelles de la Compagnie – octobre 2022

Nos chantiers en cours, nos réactions à l’emballement médiatique de septembre dernier sur la « valeur travail », notre coup de coeur éditorial de la rentrée, notre séminaire d’été, on vous dit tout dans ces dernières nouvelles de la Compagnie Pourquoi se lever le matin !

Travail et territoires

Le port de Saint-Nazaire

Chaque travail est situé. Il s’exerce quelque part. Et ce « quelque part » est loin d’être neutre. Mais comment cerner l’ensemble des périmètres vastes ou minuscules où s’exerce le travail ? Quels enjeux individuels et collectifs ? Comment amener nos interlocuteurs sur ce terrain-là ? Vaste sujet, vaste projet qui est entré dans une phase d’écriture intense. 24 entretiens ont déjà été réalisés, dont 8 récits déjà publiés sur notre site. La Compagnie se mobilise autour de Pierre qui mène le projet sur la région de Saint-Nazaire.  

Les artisans de Salers

… ce n’est pas que le territoire de la vache éponyme.
Salers…

Dans le registre « Travail et territoires », Roxane a réalisé 15 entretiens auprès des artisans du pays de Salers. Qu’est-ce qui réunit cette singulière communauté de travail, l’espace d’une saison ? Quels sont les gestes professionnels de ces artisans ? Que mettent-ils d’eux-mêmes, en ce lieu, dans ce qu’on appelle des métiers d’art  ?

Travailler à distance

La Compagnie avait recueilli de nombreux récits de travail à distance, plus d’une quarantaine. Ces récits ont été parfois complétés par des post-scriptum. Cette prise de distance est propice à une mise en perspective dont se charge François.

Le travail est en bonne voie…

Rentrée de septembre : Le débat sur le travail s’emballe

Tout est parti d’une déclaration de Fabien Roussel disant préférer la gauche du travail à celle des allocations. Tollé général.  Chacun, à gauche, y est allé de sa déclaration outrée pour faire du travail le marqueur d’une lutte pour l’emploi ou pour le « temps libre » ou contre l’aliénation, ou contre telle ou telle exclusion. Le summum a été atteint lorsqu’on a pu entendre que le travail serait « une valeur de droite »… La Compagnie n’entre pas dans cette querelle. Elle s’efforce de distinguer « travail », « emploi » et « conditions de travail ». Elle considère le travail non comme une valeur en soi mais comme une activité qui permet à tout être humain de subsister et, au mieux, de peser sur son environnement et d’affirmer son existence sociale. Ce qui compte, c’est la part de pouvoir, de créativité et de liberté qu’on est alors en mesure de retirer de cette activité et de partager, sachant qu’aucun travail ne peut être réalisé sans un minimum d’initiative et de maîtrise et donc sans un minimum d’autonomie d’exécution. Là est la dignité du travailleur. Cette dignité est une valeur qui découle du sens qu’on accorde à l’activité travail. Et c’est cette dignité-là que la « Compagnie Pourquoi se lever le matin » cherche à mettre en évidence à travers les récits de travail qu’elle recueille.

Dans ce charivari, nous nous sommes plutôt bien retrouvés dans les propos tenus par Yves Clot lors de cette interview publiée par la Midinale de Regards.

Troubles dans le travail, Sociologie d’une catégorie de pensée

Pour ceux qui voudraient aller plus loin dans la compréhension de cette catégorie de pensée polysémique qu’est le travail, recommandons le beau livre de Marie-Anne Dujarier “Troubles dans le travail Sociologie d’une catégorie de pensée”, aux PUF. Pour l’auteure, le concept de travail recouvre trois réalités. Le travail, c’est l’activité (le mal qu’on se donne et le plaisir de s’adonner au monde), le produit de cette activité (l’œuvre matérielle ou immatérielle) et l’occupation permettant de gagner sa vie (l’emploi).

Séminaire de la Compagnie

Trois jours en Ardèche, mi-juin 2022, pour se retrouver, discuter, faire le point sur quelques-uns de nos chantiers et partager de bons moments. A l’image de notre approche du travail et de la composition éclectique de la Compagnie : pas de pression. De la convivialité, de la bienveillance. Un bout de chemin ensemble autour de l’idée de faire dire le travail, l’écouter, le retranscrire et donner à vivre par le récit ce qui en fait la singularité, l’universalité et la dignité.

Puis chacun est reparti vers son univers, son ordinateur et ses chantiers en attendant la prochaine visio. Rien à faire. Se rencontrer en vrai, il n’y a pas mieux…

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