En réaction à l’annonce d’Emmanuel Macron pour la rémunération au mérite des fonctionaires
« De la normalité d’être rémunéré davantage si l’on travaille plus » : une fausse évidence qui nie la réalité du travail. Olivier réagit après l’annonce, par Emmanuel Macron, d’une prochaine « rémunération au mérite » au sein de la fonction publique. Cette dernière est-elle vraiment différente de la rémunération à la tâche : celle d’une production évaluée par la hiérarchie ? La rémunération à la qualification actuellement appliquée dans la fonction publique, est-elle un frein à sa modernisation ? Pourquoi ne pas revenir aux principes de rémunération inscrits dans certains statuts, comme celui des IEG, totalement inverses des conceptions néolibérales du travail et de sa rémunération ?
Rémunération à quoi ?
Emmanuel Macron, parmi les annonces faites lors de sa conférence de presse, a annoncé son intention de déployer la rémunération au mérite au sein de la fonction publique, notamment à l’Éducation Nationale, présentant cette mesure comme l’un des éléments de réponse aux difficultés que rencontre l’école et aux difficultés de recrutement des enseignants.
Au cours du temps, de nombreux qualificatifs ont été utilisés pour qualifier la rémunération conçue comme la contrepartie du temps passé au service de l’employeur. Par exemple le salaire à la pièce ou à la tâche, le salaire à la qualification de la personne ou de l’emploi et le salaire au mérite. Ces qualificatifs ne sont pas neutres car définissant le statut des salarié-e-s et donc celui du travail et les outils de sa rémunération. La rémunération au mérite est-elle vraiment différente de la rémunération à la pièce ou à la tâche, enfermant le salaire dans la seule contrepartie d’une production évaluée par la hiérarchie, par le management pour reprendre les termes de l’entreprise ? Et pourquoi la rémunération à la qualification, caractéristique des statuts de la fonction publique et des entreprises publiques adoptés en 1946, a-t-elle été présentée depuis plusieurs décennies comme inadaptée, dépassée et frein à leur modernisation ?
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