Paroles de femmes sur leur travail et sa pénibilité

Le 8 mars 2023

 » Lourde est la profération des citoyens. Il faudra payer le prix de la malédiction populaire  » Eschyle – Agamemnon

La réforme des retraites a jeté des millions de personnes dans les rues, jusque dans la moindre sous-préfecture. A Paris, Ariane Mnouchkine et sa troupe déambulent avec la Géante Justice, attaquée par de grands corbeaux noirs. L’unité syndicale a ressuscité et nous avons assisté à quelques tollés parlementaires. Des voix s’élèvent pour dire qu’il n’y a aucune urgence budgétaire. Pourquoi donc tant d’obstination d’un côté et un tel refus de l’autre ? Serait-ce d’un côté une posture idéologique : travailler plus longtemps pour faire « sérieux » budgétairement ? Et de l’autre une image insupportable : continuer dans les mêmes conditions deux ans de plus ? 

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Invisibilité et travail

Journée d’étude du 20 janvier 2023 au CNAM – Compte rendu

« Nous avons cherché à éclairer le thème Invisibilité et Travail, par des approches complémentaires et pluridisciplinaires afin d’appréhender les multiples facettes de ce sujet dont la complexité ne peut être réduite à une approche binaire. Il nous a également paru important de ne pas se substituer à ceux qui peuvent se ressentir comme invisibles et pour cela de passer par des détours comme l’art ou la littérature ».
Anne Lise Ulmann de l’équipe psycho- sociologie du travail et de la formation au sein du CRTD au CNAM et pour l’ITMD Dominique Massoni, Corinne Savart-Debergue et Elisabeth Pélegrin- Genel, organisatrices de cette journée, nous livrent ici un compte rendu.

Partie 1 – MISE EN LUMIERE DU TRAVAIL ET DES TRAVAILLEURS INVISIBLES.

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Travail et travailleurs invisibles versus tyrannie de la visibilité

Intervention de la Compagnie au colloque organisé par l’ITMD et le CNAM le 20 janvier 2023

Quelles seraient, dans les quelques 150 récits de travail publiés par la Compagnie, les paroles qui feraient écho à la question de la visibilité du travail et des travailleurs ?

La question nous était posée lors de la préparation de la journée d’étude « invisibilité et travail »organisée le 20 janvier dernier par l’ITMD et le laboratoire CRTD du CNAM.
Il y avait nécessairement matière à alimenter une discussion sur l'(in)visibilité, puisque nous avons créé La Compagnie Pourquoi se lever le matin! pour rendre visible le travail réel, afin d’apporter le point de vue du travail, exprimé par celui ou celle qui le fait, dans des débats de société importants, comme la santé, l’alimentation, l’enseignement, le transport, l’énergie, etc.  
Nous avons donc relu tous ces récits pour y débusquer les paroles évoquant soit le travail ou le travailleur invisible, soit des injonctions à la visibilité. Nous nous sommes aussi remémoré nos échanges avec les narrateurs. Nous publions toujours des récits écrits en « je », signés d’un prénom (réel ou d’emprunt), écrits à partir de ce que nous a dit une personne, au moment où nous l’avons rencontrée. C’est le narrateur. Nous, nous sommes les écrivants. 
Nous avons trouvé, dans la quasi-totalité des récits, des paroles décrivant des aspects invisibles dans l’activité du narrateur, ou de la narratrice. Nous avons aussi trouvé de nombreux propos sur ce qui n’a pas à être vu.

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Maltraité, le social ressort toujours là où on ne l’attend pas

le billet de janvier de Jean-Marie Charpentier

Trois ans d’un travail chamboulé par l’épidémie et ses suites pour finir sur la réforme des retraites. En empruntant le plus court chemin à dominante budgétaire, c’est comme si tout ce qui nous arrive dans le travail au fond n’existait pas. On ne retient que l’équilibre comptable fondé sur un déséquilibre social.

Le plus lourd dans l’affaire, c’est l’oubli du travail, de tout ce qu’il représente, tant dans son organisation que dans ses conditions. La toise des 64 ans avec quelques menus aménagements est une réponse hors du travail réel. Cela, alors que l’on sait combien les métiers et les salariés du back-office sont à la peine au sens propre. Cela, alors que l’on sait la part des conditions de travail, des contraintes physiques ou psycho-sociales dans de nombreux métiers en difficulté de recrutement, sans parler même des rémunérations. Cela, alors que les toutes premières mesures d’âge concernent les salariés, hommes ou femmes, dont on se sépare couramment bien avant 60 ans. De tout cela, il n’est guère question ou alors si peu. La suite, à lire ici, sur son blog

Réforme de la retraite, ou comment marchandiser le travail 

Billet

Notre régime de retraite actuel, issu du CNR et d’Ambroise Croizat, reconnaît aux retraités l’accès à une partie de la richesse et organise son financement par un prélèvement sur la plus-value créée ici et maintenant au sein des entreprises. La voie qui avait été choisie était alors, comme le développe Bernard Friot, de considérer la pension de retraite comme un « salaire continué » qui, en fonction du nombre d’années qu’il a cotisé, permet au retraité de rester actif et de continuer à participer à la vie sociale et économique. Cette idée d’ « activité » s’oppose alors à celle d’une « inactivité » qui serait inhérente à la situation de retraité et, plus généralement, à la situation de tous ceux qui n’ont pas encore d’emploi ou qui en sont « sortis ».

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Communication en entreprise et consentement

Comment les sciences sociales, la sociologie de l’entreprise notamment, peuvent éclairer le sujet.

Ce texte de Jacques Viers est la suite du billet de juin de Jean-Marie Charpentier, publié sur son blog, sous le titre Entre contenus et consentement, les défis de la communication en entreprise.

Un colloque “Consentir? Pourquoi, comment et à quoi ?” a eu lieu les 9 et 10 juin 2022 à l’ESCP Business Europe. J’y suis intervenu avec mon complice Jean-Marie Charpentier dans le cadre d’une table ronde, présidée par Michel Lallement du CNAM, intitulée Consentement dans l’organisation et le travail. Notre communication à deux voix avait pour titre Communication en entreprise et consentement. Jean-Marie y intervenait en tant que représentant de l’Afci (association française de communication interne) et moi en tant que représentant de l’APSE (association pour la sociologie de l’entreprise).

 Dans les entreprises, les managers, comme les communicants, ont souvent pour mission de «faire passer le message » de la direction dans ce qu’on appelle, souvent par abus de langage, des « stratégies de changement » à coups de « kits de communication », destinés à décliner celui-ci aux différents publics… que l’on considère alors comme des « cibles ».

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Travail, territoire et pacte social

Publié en partenariat avec la plateforme Travailler au Futur : mettre le travail en débat à partir de nos récits

Contribution de Pierre Madiot

Publiée avec TaF en mai 2022

À l’occasion des dernières élections présidentielles, on a pu se rendre compte à quel point le pays est traversé par des fractures territoriales fortes. Depuis plus de deux ans, les travailleurs font l’expérience de déployer leurs compétences dans une situation dégradée par la crise sanitaire. Si certains y ont gagné en autonomie et en responsabilité; si, au prix d’une intensification de leur travail, ils ont pu inventer de nouvelles manières de faire du bon boulot, de garder le lien avec les destinataires de leur travail, d’autres ont pu mesurer les difficiles conditions dans lesquelles ils exercent leur activité professionnelle. Au-delà des effets du confinement sur la gestion du temps et sur la planification du travail, il serait intéressant de se pencher aussi  sur les effets de la crise sanitaire sur la manière dont, territoire par territoire, a été et est désormais vécu l’espace de travail.   

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De l’utilité de publier des récits de leur travail avec ceux qui le font : entretien avec Fabienne Orsi

VIDÉO

En juillet 2020 paraissait l’appel pour la refondation du service public hospitalier. Il y était question de réfléchir à partir des expériences de travail vécues, notamment depuis le début de la crise sanitaire. La Compagnie Pourquoi se lever le matin ! a décidé de s’associer à cet appel et proposé d’y contribuer par le recueil de récits de ce travail. Les récits sont publiés dans notre dossier « refonder le service public hospitalier ». Le travail se poursuit depuis 18 mois. Quels retours aujourd’hui sur cette expérience ? Quelles suites, notamment avec l’enquête sociale en cours de préparation ? Nous en avons discuté avec Fabienne Orsi.

À distance ou non : communiquer !

Contribution de Pierre Madiot

Publiée avec TaF en avril 2022

On a pu lire, parmi les nombreux récits collectés par la Compagnie Pourquoi se lever le matin, qu’un des effets du travail à domicile imposé par la crise sanitaire avait été de permettre un renouvellement du regard que chacun porte soudainement sur sa vie privée à partir du point de vue de sa sphère professionnelle, et sur son travail à partir de son point de vue de membre d’une cellule familiale. Cela a été l’occasion, tout autant, d’une déstabilisation par rapport aux cadres spatio-temporels établis jusqu’alors: « Avec le confinement, le télétravail est devenu synonyme d’enfermement dans un seul lieu. » (Yannick, chercheur en sciences sociales), que d’un recentrage sur la chaleur régénératrice du foyer : « Le côté agréable pour nous, fut de se retrouver pour le déjeuner. On ne fait jamais ça. C’était le petit plus. »

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Donner la parole au travail vivant

Vidéo réalisée lors des rencontres de Marseille des Ateliers pour la refondation du service public hospitalier

Donner la parole au travail vivant, c’est le sens de l’engagement de la Compagnie Pourquoi se lever le matin ! dans les ateliers pour la refondation du service public hospitalier.

Vidéo extraite du dossier « prendre soin ensemble » réalisé par Remix the commons, lors des rencontres de Marseille en juillet 2021

D’autres témoignages à découvrir en ligne : Antoine Lamer : Libérer le logiciel de l’hôpital, Aux 8 Pillards : accueillir ce qui nous soigne, Benjamin Coriat : Sortir l’hôpital de ses murs, Candice Lafarge : L’humain au coeur du travail en santé, Delphine Glachant : Prendre soin de la psychiatrie, Dominique Acker : Pour la coopération et l’investissement dans la santé, Fabienne Orsi : Refaire travail commun en santé, Frédérick Stambach : Faire face à la pénurie en santé, Hélène Froment : Soigner avec les habitants, Isabelle Simon : Faire face à la dégradation de la qualité des soins, Martin Pavelka : Résister pour soigner, Philippe Bizouarn : Témoignage, Sébastien Firpi : Repenser le soin et faire commun, Thomas Coutrot : La santé face à la logique financière, Yazid Attalah : l’hôpital on l’aime !

Les liens entre travail et territoire : et si on les cherchait dans le récit du quotidien ?

La Compagnie Pourquoi se lever le matin engage la collecte de récits du travail ancré dans le territoire de Saint-Nazaire

On peut dire que chaque territoire est plus ou moins caractérisé par une activité dominante liée à un contexte géographique, socio-économique, culturel et historique singulier. Cela se voit dans le paysage, dans l’urbanisme, dans l’aménagement, dans la façon dont les activités coexistent et s’associent plus ou moins. Cela se voit  dans l’empreinte que ces activités laissent sur l’espace et sur les gens. Cela se voit dans la manière dont ces derniers en parlent, et, souvent, dont ils en tirent une certaine fierté.

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Travail à distance : bricolages éphémères ou porteurs d’avenir ?

Publié en partenariat avec la plateforme Travailler au Futur : mettre le travail en débat à partir de nos récits

Contribution de François Granier

Publiée avec TaF en mars 2022

Le mot « bricolage » est souvent connoté négativement. A l’expression « Mais c’est du bricolage ! » s’oppose : « Ça, c’est du travail de pro’ ! ». Pourtant, Emmanuel Mounier dans son « Traité du caractère » (1946) nous propose une approche plus positive. Pour lui, le bricolage : « … se révèle par l’aptitude aux jeux, la débrouillardise, l’aptitude à se tirer de difficultés complexes ou à tirer parti de moyens de fortune, l’aptitude à établir des plans, parfois le goût de fabriquer, de réaménager. »

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A l’hôpital, les héros sont fatigués

Publié en partenariat avec la plateforme Travailler au Futur : mettre le travail en débat à partir de nos récits

Contribution de Pierre Madiot

Publiée avec TaF en février 2022

Les applaudissements se sont tus. Les acclamations que les gens adressaient depuis leurs balcons, au printemps 2020, rendaient certes hommage à l’abnégation des soignants mais sans doute aussi au service public hospitalier. Depuis, le COVID a continué de galoper et le service public de l’hôpital, porté à bout de bras par ses médecins, infirmiers, aides-soignants, agents, secrétaires, a révélé, s’il en était besoin, la misère et la désorganisation dans laquelle l’a plongé la marchandisation des soins. Aujourd’hui, les héros sont fatigués : ils tombent eux aussi malades et beaucoup, épuisés, écœurés choisissent de quitter l’hôpital. Anne-Claire est de ceux-là. Elle était infirmière aux urgences à l’hôpital Bicêtre.

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Ce que « l’externalisation » fait au travail

Publié en partenariat avec la plateforme Travailler au Futur : mettre le travail en débat à partir de récits

WhatsApp

Contribution de Christine Depigny-Huet

Publiée par TAF en janvier 2022

Lu dans TaF n°7 : nettoyage sous-traité, salariées malmenées. Invisibilisées par leurs horaires, elles sont moins payées, moins protégées, et elles travaillent plus. On nous dit « qu’on n’a pas le choix ». La novlangue diffuse le dogme du « recentrage sur notre cœur de métier ». Les organisations sont chamboulées, le travail aussi. Tant pour les prestataires que pour les salariés du donneur d’ordre. La fonction publique n’est pas épargnée. Qu’est-ce que cela fait à leur travail ? Qu’en disent les narrateurs des récits publiés par la Compagnie ?

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Confinement : quand papa et maman travaillent

Publié en partenariat avec la plateforme Travailler au Futur : mettre le travail en débat à partir de récits

Contribution de Martine Silberstein

Publiée par TaF en janvier 2022

« Papa travaille dans un bureau », « maman est dans une usine», la plupart des enfants n’en savent guère plus sur ce qui occupe leurs parents. En mars 2020, des millions de familles ont vécu l’expérience de travailler et étudier ensemble à la maison, dans un espace plus ou moins adapté. Lu dans TaF n°7 : « les femmes n’ont été que 19% à considérer leurs conditions de travail comme très bonnes, contre 33% des hommes ». Qu’en disent les narrateurs des récits publiés par la compagnie sur le thème « travailler à distance » ?

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L’hôpital ne souffre-t-il pas du travail confisqué ?

Publié en partenariat avec la plateforme Travailler au Futur : mettre le travail en débat à partir de récits

Contribution d’Olivier Frachon

Publiée par TaF en décembre 2021

Les luttes des soignants ont débuté avant la crise sanitaire, leurs mobilisations importantes, multiples ont revêtu plusieurs formes. De la grève des urgences à celle du codage des actes, des mobilisations et manifestations aux démissions administratives de chef-fe-s de services, les personnels de santé se sont mobilisés à de nombreuses reprises pour obtenir des moyens pour l’hôpital public, pour la reconnaissance de leur travail, et pour en finir avec le nouveau management public et ses conséquences sur la santé publique.

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La fabrication du récit : un moment où le narrateur prend la main sur son travail 

Publié en partenariat avec la plateforme Travailler au Futur : mettre le travail en débat à partir de récits

Contribution de Christine Depigny-Huet

Publiée par TaF en novembre 2021

Elle me le déclare d’emblée, elle est très honorée mais surprise que l’on vienne l’interviewer pour le livre en préparation sur le travail des soignants dans sa clinique d’oncologie. Elle, agent de service hospitalier, ne fait que passer la serpillère et servir les plateaux repas. Mais elle veut bien m’expliquer comment elle procède. Comment elle entre dans la chambre du patient, toujours en frappant. Mais différemment selon la personne qu’elle sait trouver derrière la porte. Selon les cas, son « toc-toc » pourra être tonitruant ou discret. 

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Mettre en mot des histoires de travail

Publié en partenariat avec la plateforme Travailler au Futur : mettre le travail en débat à partir de nos récits

Contribution de Christine Depigny-Huet et Pierre Madiot

Publiée par TaF en octobre 2021

Un bâtiment hospitalier ne soigne pas par lui-même. Une salle de classe n’enseigne pas. Les salades ne poussent pas toutes seules. De même, un train n’avance, un produit ne se fabrique ni ne se vend, un colis ne se livre … qu’avec du travail humain, vivant. Pour apporter le point de vue du travail, exprimé par ceux qui le font, dans les débats qui agitent notre société : santé, alimentation, enseignement, transport, énergie … nous avons créé l’association  La Compagnie Pourquoi se lever le matin ! qui se propose de recueillir et de mettre en forme les récits que chacun peut faire de son propre travail.

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“Making of”de l’activité de la Compagnie Pourquoi se lever le matin !

Dans les coulisses du travail – à distance – des compagnons

Mars – octobre 2020

Nous en étions convaincus, rien ne valait l’intimité d’une vraie rencontre pour faire émerger la parole des travailleurs, parler de son travail n’allant pas de soi. Et le confinement de mars est arrivé. La Compagnie Pourquoi se lever le matin ! s’est ainsi créée autour de nos téléphones, de nos écrans, et dans l’urgence de donner la parole au travail.  

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“C’est assez fou, mais ça s’est fait”

Mars – Juillet 2020 : prouesses de travail à distance dont il faudra se souvenir

La Compagnie Pourquoi se lever le matin ! revient sur ce qu’elle a vu poindre au fil des récits qu’elle a publiés dans le dossier « Travailler à distance« .

Les premiers récits recueillis par la « Compagnie Pourquoi se lever le matin ! » après le début du confinement parlent de l’isolement provoqué par le travail à distance.

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Soigner le cancer : les acteurs de la chaîne des soins racontent leur travail

Avant-propos, par Pierre Madiot

Disponible, ou sur commande, chez votre libraire préféré – 16€

« L’urgence c’est de vivre. Protéger la vie, la faire renaître et, jusqu’aux derniers instants, lui donner de l’espoir… pour nos proches, pour nous-mêmes, et pour ceux qui vont continuer après nous. Voilà ce que j’ai appris en accompagnant mon épouse tout au long de son parcours dans les services de cancérologie. Voilà aussi ce que la crise sanitaire du printemps 2020 a imposé comme une évidence. Ce que les gens applaudissaient depuis leurs balcons, ce n’était pas seulement l’abnégation des soignants – il faudrait les applaudir toute l’année, nuit et jour – c’était d’abord la beauté de la vie dont ces derniers sont dépositaires et qui semblait tout à coup si universellement fragile. Les gens criaient : «Bravo ! ». Ils voulaient dire, alors que planait la menace de la pandémie : « Merci de nous ramener à l’essentiel ! »

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« L’urgence, c’est de vivre »

Ce livre, publié par les Éditions de l’Atelier, en librairie depuis le 29 avril 2021.

Présentation de l’ouvrage réalisé à partir d’entretiens effectués au cœur d’un service de cancérologie.

Pendant près de trois années, l’auteur de cet ouvrage a accompagné son épouse atteinte d’un cancer. Au pôle d’oncologie de la clinique de Saint-Nazaire, ils ont, ensemble, arpenté les couloirs, patienté dans les salles d’attente, connu les salles de soin : radiothérapie, hôpital de jour, hospitalisation complète… Ils ont fréquenté les bureaux des médecins, les comptoirs des secrétaires. Pendant tout ce temps et dans tous ces lieux, ils ont rencontré des personnels qui leur ont semblé partager une authentique harmonie dans l’approche globale de la maladie. C’était une écoute du patient et de ses proches dans les actes techniques les plus experts. C’était le savoir-faire que se transmettent les agents de service hospitalier pour ouvrir la porte d’une chambre d’hospitalisation et y faire entrer un sourire.

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Crise :

entre acceptions européenne et chinoise

Comment la crise sanitaire a-t-elle affecté le travail ? Nous avons commencé à le raconter avec les paroles de travailleurs publiées sur ce site. Que sortira-t-il de ce temps que nous traversons depuis le début de l’année 2020 ? Cela reste à écrire. François nous propose ici un éclairage à partir des acceptions européenne et chinoise de la notion de crise

Dans les situations de crise, nos civilisations gréco-latines se réfèrent implicitement aux analyses d’Hippocrate. Pour ce précurseur de la médecine moderne, la crise est à lire selon un double mouvement. Elle marque certes une rupture avec ce qui était en cours. Mais elle est aussi un processus qui doit déboucher sur une réponse à ce qui était voué à une impasse. Pour les praticiens, la crise est bien ce moment dangereux où tout peut basculer : mort ou salut.

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Que nous ont-ils appris ?

Une trentaine de textes en ligne, paroles de travailleurs au coeur de la crise sanitaire

Le 14 juin 2020, par la Compagnie Pourquoi se lever le matin !

Ce qui domine dans de nombreux récits, c’est une certaine fierté de se rendre utile dans le cadre de son activité, malgré l’adversité. Beaucoup de nos interlocuteurs font part de la sidération engendrée par les  premiers moments du confinement : manque de moyens de protection, chaos organisationnel… La plupart racontent comment ils ont réinventé au jour le jour leur manière de réaliser leur activité en raison d’un champ de contraintes hors du commun. Enfin, ils disent leur colère devant les injustices, leur incompréhension de certaines décisions qui heurtent la conception qu’ils se font de leur travail, leurs craintes pour l’avenir et leur sentiment de culpabilité vis-à-vis de ceux abandonnés “au front”. Une grosse moitié des narrateurs ont travaillé sur leur terrain. Pas le choix. Les autres ont travaillé à distance, une manière de travailler que la Compagnie Pourquoi se lever le matin se propose de creuser dans ce nouveau dossier sur le site. Rendez-vous donc ici pour de nouvelles aventures 

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