La « Fabrik » : un collectif d’artisans associés pour tenir boutique

Stéphane, artisan associé de la Fabrick, Salers août 2022

Parole recueillie par Roxane et mise en texte par Christine – février 2023

Dans la « petite Fabrik », à Salers

L’association « La Fabrik » a été créé il y a dix ans. C’est le nom de notre collectif d’artisans et aussi celui de notre boutique. Au départ, les collègues étaient cinq. Lorsque nous avons intégré le groupe Fanny et moi, avec nos jouets en bois, nous sommes arrivés dans le nouveau local, beaucoup plus grand que le premier. Aujourd’hui, nous sommes dix artisans qui nous relayons pour tenir nos boutiques, « la Fabrik » à Aurillac depuis 2012, à laquelle s’est ajoutée « la petite Fabrik » à Salers, en 2017. Bali Coco fait de la maroquinerie. Paul, lui, travaille le noyer. Il fait des lampes, des planches à découper et aussi du bijou : des bagues en bois. « Coquinette et coquinou » fait de la couture zéro déchet. Céline est potière. Karine travaille à partir de boîtes métalliques qu’elle recycle et sculpte. Fanny crée des bijoux en macramé. Marianne travaille le tissu, des sacs, des vêtements. Elle travaille beaucoup avec des troupes de théâtre. Nous exposons aussi, en dépôt vente, les créations d’autres artisans.  

A Aurillac, où nous sommes ouverts toute l’année, nous avons fidélisé une clientèle qui grandit petit à petit. Ces habitués viennent chercher des idées chez nous quand ils ont un cadeau à faire. A Salers, nous avons un nouveau public chaque été. Ce sont des touristes qui découvrent la boutique, 40 m2 assez denses.

La Fabrik nous permet à tous d’exister dans deux lieux sans y être présent en permanence. Chacun a son atelier, plus ou moins loin de la boutique dont nous partageons les charges : loyer, signalétique, papiers d’emballage, etc. Lors de nos trois réunions annuelles, nous prenons les décisions nécessaires, entre autres sur les investissements, l’accueil des nouveaux, ou le partage des tâches…

Nous sommes tous égaux, chacun apporte sa part de travail. Moi par exemple, je me suis mis aux chiffres : la comptabilité. L’association encaisse les ventes de tout le monde et en fin de mois, je restitue l’argent qui lui revient à chacun des artisans. A Aurillac, nous avons une caisse reliée à internet et toutes les ventes sont pré-enregistrées, grâce à un logiciel spécifique. A Salers, il faut tout faire à la main. Toutes les ventes doivent être inscrites sur les fiches journalières de la boutique et reportées sur les fiches individuelles des artisans. C’est tout une gymnastique, mais ça évite les erreurs.

Bien sûr il nous faut aussi parvenir à gérer nos individualités, nos désaccords, ce qui n’est pas toujours facile à dix. Alors, s’il y a un choix à faire, nous en revenons à la bonne vieille règle du vote majoritaire. Beaucoup de collectifs d’artisans ont du mal à tenir dans la durée. A La Fabrik nous arrivons à nous parler et à trouver des solutions aux problèmes. En dix ans, nous avons eu le temps de nous connaître et de former de vraies amitiés. Cela participe sans doute de notre réussite. Lorsqu’un nouvel artisan arrive à la Fabrik, on se réorganise du mieux que l’on peut et avec les possibilités de chacun. Il n’est pas rare que nous changions de stand, réaménagions les étalages, la présentation. Un sacré travail.

Stéphane

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