Les dernières nouvelles de la Compagnie – sept/oct 2024

Rentrée 2024 : pourquoi il est urgent de révéler et discuter le travail

Sortir de l’invisibilité les travailleurs et leur travail, pour donner une chance à la dimension émancipatrice de ce dernier et tenter d’échapper aux monstres du présent

En septembre 2023, nous évoquions des rentrées qui n’auraient pas dû avoir lieu : celles de salariés dont le départ en retraite avait été brutalement repoussé par la réforme des retraites. En juillet 2024, nous avons évité le pire lors des élections législatives. Depuis, les semaines passent et les péripéties pour constituer un gouvernement occupent tout l’espace. Du travail, il n’est guère question, sauf à pourfendre son « coût » dans les arènes économico-médiatiques. Le lien entre l’absence de démocratie dans l’entreprise et les votes des salariés est pourtant établi. Il est donc plus que jamais urgent de révéler et discuter le travail. Lever le voile sur le travail et les travailleurs invisibles, c’est pour cela que nous avons créé la Compagnie Pourquoi se lever le matin ! Parce que mettre son propre travail en récit, c’est aussi s’en dévoiler toute l’ampleur. Parce que donner à lire un récit, c’est dévoiler au citoyen le travail qui construit son monde. Parce qu’il est urgent, pour la démocratie, de révéler le travail et de pouvoir en discuter l’organisation.Lire la suite ici.

Travail & handicap

A la lecture des premiers récits de travail que nous avons publiés, avec des personnes en situation de handicap, il s’avère que le handicap bouscule les collectifs de travail : leur intégration au travail questionne la distribution des rôles, les hiérarchies, les procédures et, la plupart du temps, l’échelle des valeurs et le sens même du travail…

Lire la suite de cette analyse, construite à partir des récits de :
– Vincent, technicien de laboratoire : :  » Un « retour à la normale » qui ne peut pas être un « retour en arrière »
– Jordan, agent de service au sein d’un EHPAD : « Moi, j’aime pouvoir faire mon travail de manière bien organisée »
– Sami, instituteur en CE1 : « Ils disent que j’ai un super-pouvoir »
– Stéphanie, directrice de l’Association Française de l’Eczéma : “ On me regarde pour me comprendre ou pour voir l’eczéma sur mon visage ? ”
– Yannick, électrotechnicien (récit à paraître)

L’été de la Compagnie Pourquoi se lever le matin !

D’abord un grand bol d’air dans les Alpes pour le séminaire annuel de La Compagnie. Avec l’AG annuelle, comme pour toute association, la discussion de nos chantiers en cours (Travail & Territoire, Travail & Handicap, Travail et travailleurs invisibles) et de nouveaux projets (Nouvelles technologies & Travail, Les « mots du travail » comme ‘le temps’).
Puis une participation au colloque organisé à Cerisy sur le thème « Vulnérabilité du travail dans un monde en quête d’avenir ». Nous y étions, avec nos amis de l’ITDM, pour une table ronde sur le thème « Invisibilité du travail, invisibilité au travail, tyrannie de la transparence ». Le compte rendu est en cours.
Sur les routes de l’été, Roxane a retrouvé les artisans de Salers dans leurs boutiques éphémères. Notre livre « Les artisans de Salers se racontent » est encore disponible, ici. François a croisé Jacques, qui lui a livré sa parole sur son travail d’organisateur d’un festival de poésie et de chansons : « Au début on a les mains blanches dans la poésie, puis dans le cambouis. »

Le travail en débat

La crise d’attractivité du secteur social et médico-social : un enjeu de santé au travail.
Serge nous livre l’analyse qu’il a construite au fil de sa pratique d’évaluation des risques professionnels. Il conclut notamment : « Il ne semble pas possible, ni souhaitable, d’espérer restaurer l’attractivité des structures du « prendre soin » si l’on ne prend pas soin des institutions dont c’est le métier et de celles et ceux qui y travaillent. »

Nos lectures, nos cinés

Le bras long du travail : conditions de travail et comportements électoraux.
Dans cette note publiée par l’IRES, Thomas Coutrot démontre des liens entre manque d’autonomie ou impossibilité d’agir sur son travail et abstention ou vote FN. Christine nous livre sa note de lecture.

Pour en finir avec le Machin, les désarrois d’un consultant en management. 
Jacques nous incite vivement à lire ce livre de Norbert Alter : « D’abord, c’est drolatique au possible. Il s’agit d’une fiction écrite à la première personne qui se lit comme un roman. Vous vous y retrouverez forcément, surtout si vous avez eu, de près ou de loin, à subir les affres des solutions toutes faites des « consultants-valises » sur votre lieu de travail. Lire la suite, ici

EPR Flamanville, un chantier sous tensions
Comment un grand projet se heurte, entre autres raisons, aux conditions techniques, humaines et sociales de réalisation du travail. Vincent nous livre sa note de lecture du livre. 

Petites mains : « j’ai pris une claque »
Martine a vu le film Petites mains (sous-titré : La lutte avec classe), sorti le 1er mai, tout un symbole ! Elle nous livre son sentiment à la sortie : « J’ai pris une claque ». 

Mal travail – Le choix des élites
Un livre de François Ruffin, nourri de paroles qui entrent en résonance avec nos récits de travail. Christine nous livre sa note de lecture 

Santé et travail, paroles de chômeurs
Un livre de Dominique Gelpe et Anne-Marie Waser, réalisé à partir du recueil de récits de vie de chômeurs, d’entretiens et d’ateliers. François nous livre sa note de lecture de l’ouvrage qui va à rebours de bien des idées reçues sur les chômeurs.

Le piège du prêt à penser – Quand le bien et le mal s’invitent au travail
Sandra Enlart a été conviée par l’ITMD à présenter lors d’une Master class son essai « Quand le bien et le mal s’invitent au travail », une étude sur les discours moraux dans et sur l’entreprise. Roxane y participait et nous livre son compte rendu.