Post Scriptum du 4 juillet, au texte du 10 avril, mis en texte par Roxane
Je n’ai jamais cessé le travail pendant le confinement. En regard de ce temps-là, nous avons beaucoup plus de facilité à obtenir les masques, chacun, chacune de nous a son quota à récupérer au bureau. Quant aux gants nous avons quelques problèmes encore de livraison. Tout ce matériel n’est pas obligatoire pour les personnes qui font de l’Aide à Domicile. Pour nous, auxiliaires de vie, qui sommes au plus près des personnes pour les levers, les couchers, les toilettes, les douches, masques et gants sont obligatoires. Mes mamies et papis n’ont pas beaucoup changé d’attitude.
Ils continuent à nous remercier régulièrement d’être auprès d’eux. Si ce n’est qu’ils commencent à s’ennuyer parce qu’ils ne peuvent plus participer à leurs activités préférées, par exemple aller au club. Le club c’est une sortie hebdomadaire, parfois bi-hebdo, sociale et conviviale. Et donc ils s’ennuient. Leur moral est en baisse, parce qu’ils ont perdu un peu de leur autonomie du fait que nous ne sommes pas venues régulièrement auprès d’eux, pendant tous ces mois. Ils éprouvent aussi une lassitude. “ Quand est-ce qu’on va se sortir de ça ? ” disent-ils. Mais d’un autre côté ils sont rassurés de pouvoir voir à nouveau leurs familles.
Concernant une éventuelle prime allouée par le gouvernement aux personnes qui n’ont jamais cessé de travailler, nous n’avons rien vu venir. Je ne sais pas si j’en aurai une. C’est en négociation. Et ce n’est pas une certitude. Mes supérieurs hiérarchiques nous disent que l’État envoie la balle aux entreprises et vice-versa. J’ ai eu un petit peu de chômage partiel pour mars et avril.
C’est donc la Fédération qui négocie ce genre de problème. À notre tête nous avons un col blanc qui part avec un parachute doré, qui grèvera sérieusement le budget de l’association. Là-dessus, on a perdu une salariée, qui n’a visiblement pas supporté les événements. Une autre est malade. Et le travail a redoublé.