Parole du 30 janvier, mise en texte avec Olivier
La pénurie des moyens engendre le conflit…
Surtout chez nous, car on a toujours l’idée, en tant que médecins, que nos propres malades sont prioritaires par rapport aux autres. Ce qu’il y a d’un peu cynique, c’est que souvent les administrations jouent là-dessus.
Quand en réanimation pédiatrique, par exemple, il y a douze lits ouverts au lieu de vingt, par manque de personnel, lorsque vous arrivez le matin les réanimateurs vous disent qu’ils n’ont que trois lits vacants pour vous en sortie de bloc.
Or ce matin-là chez les enfants, vous avez cinq chirurgiens qui ont besoin pour cinq malades tout aussi importants, d’un lit de réanimation post-opératoire. Et que disent les réanimateurs : “Bon les gars, débrouillez-vous entre vous, mais nous on ne peut prendre que trois enfants et vous êtes cinq à avoir besoin d’un lit de réa. Donc on en annule deux, décidez entre vous”.
Quoiqu’on fasse on va finir par s’engueuler. Parce qu’on est des êtres humains.