Soigner le cancer 8/20 – « Arrivez toujours avec le sourire »

Marie, infirmière en Hospitalisation de jour

Le patient avait très peur de la première perfusion. Il était tellement terrorisé que j’aurais préféré qu’il soit placé sous hypnose. Mais l’infirmière formée dans ce domaine n’était pas disponible. Alors, je me suis dit qu’il fallait que je lui parle pour lui faire oublier où il était, que je l’emmène ailleurs.

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Soigner le cancer 9/20 – « Le patient attend, je fonce, je fabrique »

Émilie, pharmacien hospitalier

Les gens sont souvent étonnés de découvrir que l’hôpital possède une pharmacie. Pourtant, nous sommes quarante à y travailler et nous alimentons les services de la cité sanitaire en médicaments, dispositifs stériles, solutés… et également en chimiothérapies. L’industrie du médicament commercialise des formes concentrées – souvent inadaptées à une administration directe – qu’il faut diluer dans des solvants avant de les envoyer dans les services destinataires.

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Soigner le cancer 10/20 – « Trouver une aide, maintenant, sans délai »

Marine, assistante sociale attachée à la clinique

[…] Ce que le cancer met en évidence, c’est la manière dont la société prend ou non en charge ceux qui sont dans la marge […] J’ai vu des malades au tempérament volontaire se retrouver complètement anéantis. D’autres, qui semblaient un peu dépressifs, ont trouvé un regain de vitalité ou d’envie de faire face. Ce qui compte alors, pour le patient, c’est de sentir le soutien de l’équipe de professionnels ainsi que celui de la famille et des proches. C’est un tout. Il va puiser de l’énergie auprès de chacun de ces deux pôles.

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Soigner le cancer 11/20 « Il se joue ici quelque chose d’essentiel »

Isabelle, secrétaire médicale dans les unités d’oncologie et d’hospitalisation complète

Quand les gens entrent dans le service d’hospitalisation complète, il leur est difficile d’éviter le comptoir du secrétariat de l’étage. Les visiteurs s’arrêtent pour me demander s’ils peuvent voir tel patient. Ils vérifient le numéro de sa chambre. Parfois, je les vois passer plusieurs fois, ils hésitent, comme s’ils ne savaient pas par où commencer.

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Soigner le cancer 12/20 – « Dans sa bulle elle était bien »

Flavie, aide-soignante en oncologie

Il y avait la petite musique, une lumière un peu tamisée, quelques décorations… La dame à qui j’ai donné une balnéothérapie s’est détendue. Le contact avec l’eau lui permettait de renouer avec des sensations oubliées. Dans sa bulle, elle était bien. Quand je l’ai ramenée dans sa chambre, elle m’a dit : « Ah… pendant ce moment-là, j’ai oublié que j’étais malade… ».

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Soigner le cancer 13/20 – « C’est à la fois très technique et très humain »

Sandra, infirmière en oncologie et en hôpital de jour, co-fondatrice de l’Association des Soignants du Service d’Oncologie de l’Estuaire

[…] Il y a des jours difficiles, des moments où l’on voudrait être ailleurs. Nous sommes confrontés quotidiennement à la maladie grave, et très régulièrement à la mort. J’y reste très sensible, même en ayant appris à prendre du recul. Il m’est arrivé de pleurer avec des patients ou des familles, et de leur dire : « Je suis désolée, mais ce que vous me dites me touche, oui, vous me faites pleurer ».

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Soigner le cancer 14/20 – « Le moment où j’ai passé la tondeuse »

Catherine, prothésiste capillaire

[…] J’invite donc la dame et son mari à entrer dans mon bureau encore baigné de soleil en cette fin d’après-midi. J’ai voulu que mes locaux soient lumineux, que chaque pièce ouvre largement sur l’extérieur par de grandes baies. Nous nous installons autour de la table en verre et je commence par écouter. La dame redoute particulièrement la perspective de perdre ses cheveux.

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Soigner le cancer 15/20 « Je ne suis pas un robot à faire des soins »

Véronique, aide-soignante en oncologie

Quand les gens entrent ici, ça veut dire qu’ils doivent faire face à une aggravation de leur état, avec de l’affaiblissement, de la douleur. Généralement, les examens ont montré que le cancer a migré. Nous nous trouvons face à une pathologie aiguë, évolutive.

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Soigner le cancer 16/20 – « Est-ce que c’est acceptable tout ça? »

Isabelle, psychologue au service d’oncologie

[…] Les réponses que j’apporte aux demandes des patients ou de leurs familles génèrent de l’apaisement, du soutien parce que, simplement, je montre que je suis disponible pour entendre chacun, être à l’écoute.

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Soigner le cancer 17/20 – « La nuit, c’est aussi le silence

Laurence, infirmière de nuit

[…] La nuit, quand, avec l’aide-soignante, j’entre dans une chambre, la lumière du couloir me permet de voir le patient dans son lit. Dans la pénombre, pour vérifier sa respiration, je regarde à quel rythme le drap se soulève. Et j’écoute.

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Soigner le cancer 18/20 – « La vie, c’est jusqu’au dernier souffle »

Camille, médecin en hospitalisation complète en oncologie

[…] Les infirmières, les aides-soignantes, les ASH disent souvent que les patients sont courageux. Moi, ce qui m’impressionne, c’est aussi le courage de tous les personnels. Je pense qu’ils ne se rendent pas compte à quel point ils peuvent apporter de l’énergie aux patients qui, pour beaucoup, puisent leur courage dans le fait d’être entourés par leur famille et par des soignants et des agents qui sont là sans relâche, qui les accompagnent, qui les soutiennent.

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Soigner le cancer 19/20 « Rire avec les patients, ça fait beaucoup de bien »

Sandrine, agent de service hospitalier, service oncologie

Une fois les transmissions terminées, nous préparons les plateaux des petits-déjeuners avec ma collègue. Travailler en binôme nous permet d’installer les patients qui manquent d’autonomie et de mieux les aider. Lorsque l’un d’eux rencontre des difficultés pour beurrer ses tartines, je les lui prépare

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Soigner le cancer 20/20 – « Je revendique le fait d’avoir eu un cancer. »

Christine, patiente ressource

Dernièrement, j’ai vu une dame qui ne pensait qu’à une seule chose : « Je vais mourir ». « Tous les gens qui ont le cancer meurent », disait-elle. L’infirmière lui a proposé de me rencontrer. Je me suis présentée : « Bonjour, je m’appelle Christine. Je suis patiente ressource, c’est-à-dire que j’ai eu un cancer et que j’ai accepté de partager mon expérience. Mais vous pouvez me mettre à la porte… »

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« L’urgence, c’est de vivre »

Ce livre, publié par les Éditions de l’Atelier, en librairie depuis le 29 avril 2021.

Présentation de l’ouvrage réalisé à partir d’entretiens effectués au cœur d’un service de cancérologie.

Pendant près de trois années, l’auteur de cet ouvrage a accompagné son épouse atteinte d’un cancer. Au pôle d’oncologie de la clinique de Saint-Nazaire, ils ont, ensemble, arpenté les couloirs, patienté dans les salles d’attente, connu les salles de soin : radiothérapie, hôpital de jour, hospitalisation complète… Ils ont fréquenté les bureaux des médecins, les comptoirs des secrétaires. Pendant tout ce temps et dans tous ces lieux, ils ont rencontré des personnels qui leur ont semblé partager une authentique harmonie dans l’approche globale de la maladie. C’était une écoute du patient et de ses proches dans les actes techniques les plus experts. C’était le savoir-faire que se transmettent les agents de service hospitalier pour ouvrir la porte d’une chambre d’hospitalisation et y faire entrer un sourire.

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