Soigner le cancer 18/20 – « La vie, c’est jusqu’au dernier souffle »

Camille, médecin en hospitalisation complète en oncologie

[…] Les infirmières, les aides-soignantes, les ASH disent souvent que les patients sont courageux. Moi, ce qui m’impressionne, c’est aussi le courage de tous les personnels. Je pense qu’ils ne se rendent pas compte à quel point ils peuvent apporter de l’énergie aux patients qui, pour beaucoup, puisent leur courage dans le fait d’être entourés par leur famille et par des soignants et des agents qui sont là sans relâche, qui les accompagnent, qui les soutiennent.

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Soigner le cancer 19/20 « Rire avec les patients, ça fait beaucoup de bien »

Sandrine, agent de service hospitalier, service oncologie

Une fois les transmissions terminées, nous préparons les plateaux des petits-déjeuners avec ma collègue. Travailler en binôme nous permet d’installer les patients qui manquent d’autonomie et de mieux les aider. Lorsque l’un d’eux rencontre des difficultés pour beurrer ses tartines, je les lui prépare

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Soigner le cancer 20/20 – « Je revendique le fait d’avoir eu un cancer. »

Christine, patiente ressource

Dernièrement, j’ai vu une dame qui ne pensait qu’à une seule chose : « Je vais mourir ». « Tous les gens qui ont le cancer meurent », disait-elle. L’infirmière lui a proposé de me rencontrer. Je me suis présentée : « Bonjour, je m’appelle Christine. Je suis patiente ressource, c’est-à-dire que j’ai eu un cancer et que j’ai accepté de partager mon expérience. Mais vous pouvez me mettre à la porte… »

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“A l’avenir, il va falloir compter avec l’autonomie dont ont fait preuve les salariés pendant la crise et se baser davantage sur la confiance”

Bruno, responsable d’audit dans le secteur financier

Parole du 3 juillet, mise en texte avec Jacques

Je suis responsable d’audit dans le secteur financier. Je couvre un périmètre constitué d’une quinzaine de pays, le plus souvent dans des pays émergents. Mon job principal c’est de piloter, animer et coordonner les équipes d’audit dans ces différents pays. J’ai aussi en charge la supervision de missions d’audit réalisées et dont le « terrain de jeu » est international. Ils sont “multi-pays” et “multi-métiers” et travaillent sur demande de la Direction générale. Enfin, comme membre du comité de Direction, je contribue au pilotage stratégique et opérationnel de l’activité dans de nombreux domaines. L’essentiel de mon activité c’est de suivre des équipes d’audit qui sont à l’étranger. Donc, c’est du téléphone, des mails et de la visio.

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Pour garder des liens nous avons créé une chaîne YouTube et nous avons fait des vidéos toute simples

Aurélie, professeur des écoles en maternelle

Parole du 6 juillet, mise en texte avec François

Portrait d’Aurélie par une de ses élèves

Professeur des écoles depuis janvier 2006 et après différents postes dans Paris, depuis sept ans, j’ai une classe associant 24 « petits et grands » dans une école située dans le nord de Paris près de la Porte d’Aubervilliers. C’est une école polyvalente : maternelle et élémentaire ; une école où il y a énormément de projets et notamment entre collègues de maternelle. Nous sommes quatre : trois femmes et un homme. Nous échangeons beaucoup, nous sommes de la même génération et depuis plusieurs années en poste dans cette école.

Mon petit garçon a six ans et demi et est en CP dans une école près de notre domicile. Mon compagnon est responsable de production dans une boîte d’informatique ; il fait des horaires à rallonge. Pendant le confinement, il était en télétravail de 9 heures à 19 heures, s’arrêtait juste pour le déjeuner. Cela a été un peu compliqué, il ne fallait pas faire de bruit car il était presque tout le temps en visioconférence avec son équipe. Or, je devais aussi m’occuper de notre fils, l’aider dans ses leçons et lui proposer des activités.

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PS – « Concernant une éventuelle prime … nous n’avons rien vu venir »

Hélène, auxiliaire de vie

Post Scriptum du 4 juillet, au texte du 10 avril, mis en texte par Roxane

Je n’ai jamais cessé le travail pendant le confinement. En regard de ce temps-là, nous avons beaucoup plus de facilité à obtenir les masques, chacun, chacune de nous a son quota à récupérer au bureau. Quant aux gants nous avons quelques problèmes encore de livraison. Tout ce matériel n’est pas obligatoire pour les personnes qui font de l’Aide à Domicile. Pour nous, auxiliaires de vie, qui sommes au plus près des personnes pour les levers, les couchers, les toilettes, les douches, masques et gants sont obligatoires. Mes mamies et papis n’ont pas beaucoup changé d’attitude.

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PS – Il a repris le travail

Philippe, ambulancier

Post Scriptum au texte du 14 avril, le covid et son confinement faut pas croire que c’est les vacances, écrit par Roxane

Philippe ambulancier, sujet fragile qui transportait des malades Covid, avait pris un congé maladie. Il a repris son travail et son entreprise profite du chômage partiel. Il transporte toujours du covid mais avec moins de crainte aujourd’hui, car la désinfection du véhicule est beaucoup mieux faite.

« J’essaye toujours de créer une atmosphère compréhensive et respectueuse »

Martine, animatrice d’ateliers d’écriture … par mail pendant le confinement

Parole du 17 juin mise en texte avec Jacques

Pendant le confinement, un élu d’une commune où j’avais animé des ateliers m’a dit : “Est-ce que vous seriez d’accord pour animer des ateliers en ligne avec des logiciels comme Zoom ou autre ?” Je lui ai répondu que oui, même si je ne l’avais jamais fait. J’ai alors proposé d’organiser des ateliers plutôt par mails. Finalement, ça ne s’est pas fait. Mais l’idée a germé. Et j’ai proposé des ateliers à distance, mais par mails, à LADAPT, une association de reclassement professionnel pour des personnes ayant la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH), pour laquelle je fais des ateliers d’écriture habituellement. La directrice de l’association a trouvé l’idée formidable.

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« L’urgence, c’est de vivre »

Ce livre, publié par les Éditions de l’Atelier, en librairie depuis le 29 avril 2021.

Présentation de l’ouvrage réalisé à partir d’entretiens effectués au cœur d’un service de cancérologie.

Pendant près de trois années, l’auteur de cet ouvrage a accompagné son épouse atteinte d’un cancer. Au pôle d’oncologie de la clinique de Saint-Nazaire, ils ont, ensemble, arpenté les couloirs, patienté dans les salles d’attente, connu les salles de soin : radiothérapie, hôpital de jour, hospitalisation complète… Ils ont fréquenté les bureaux des médecins, les comptoirs des secrétaires. Pendant tout ce temps et dans tous ces lieux, ils ont rencontré des personnels qui leur ont semblé partager une authentique harmonie dans l’approche globale de la maladie. C’était une écoute du patient et de ses proches dans les actes techniques les plus experts. C’était le savoir-faire que se transmettent les agents de service hospitalier pour ouvrir la porte d’une chambre d’hospitalisation et y faire entrer un sourire.

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« Le télétravail a supprimé toute créativité et fait du mal au collectif »

Zoé, chef de service dans une ONG internationale, représentante du personnel

Parole du 24 juin mise en texte avec Jacques

Je suis chef de service à Paris dans une dans une ONG internationale.  Mon poste se répartit en trois activités : un suivi administratif et logistique, l’accompagnement des bénévoles et le développement d’offres de mobilisation autour de projets concernant le soutien à des personnes.  Concrètement, comme je suis chef de service j’encadre quatre personnes et je dois donc discuter avec elles de leurs propres projets. Je fais aussi beaucoup de relationnel pour accompagner les bénévoles qui ont des personnalités très diverses. Enfin, je coordonne des projets moi-même. Au total, ça consiste à faire beaucoup de réunions, entre 4 et 6 heures par jour, surtout avec les salariés des différents services de l’association. Ça suppose de bien connaître les métiers des uns et des autres puisque la coordination de projet consiste à s’assurer de la complémentarité des actions des différentes parties prenantes. Je dois assurer beaucoup de réunions de management qui sont un mélange d’information et de communication, de 5 à 8 heures par semaine. Je suis aussi représentante du personnel et je fais souvent le tour des services pour voir qui va bien et qui ne va pas bien. J’ai des heures de représentation. 

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Au four et au moulin

Alfred, responsable d’un service d’économie agricole dans la fonction publique de l’État

Parole du 12 juillet, mise en texte avec François

Cadre de la fonction publique de l’État, je suis actuellement responsable d’un service d’économie agricole dans une direction départementale des territoires, c’est un service déconcentré interministériel. Auparavant, j’ai été le secrétaire général de cette même structure. Avec cinq cadres intermédiaires, j’ai donc en responsabilité entre trente et quarante personnes. Ce chiffre varie dans l’année en fonction des missions du service et plus particulièrement de la gestion des aides de la politique agricole commune (PAC) pour laquelle nous recrutons des vacataires pour conforter les équipes de titulaires.

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De confinement en déconfinement, jusqu’à lassitude affirmée

Sophie, employée dans une agence de voyages d’affaire

Parole du 19 juin, mise en texte avec Roxane

J’ai déménagé au tout début du confinement. C’était prévu. J’habite à une cinquantaine de kilomètres de Lyon. Depuis octobre j’avais commencé le télétravail, en accord avec mon employeur : 3 jours par semaine et 2 jours sur Lyon en open-space. Ce sont de grands bureaux ouverts où je suis en contact direct et permanent avec une quarantaine de personnes qui font toutes le même métier : organiser des voyages. Le 17 mars tout a été arrêté, les bureaux ont fermé. On a quitté l’agence assez rapidement. 

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L’expérience du travail à distance vécue par les dirigeants et les cadres

Une étude franco-canadienne sur les attentes des dirigeants et des cadres, après deux mois de confinement

Enquête : Transformation du travail et cohésion d’équipe, derrière les masques

Une étude réalisée auprès de dirigeants et de cadres, qui consolide les hypothèses que nous formulions il y a quelques jours sur les effets du travail à distance et éclaire les paroles de travailleurs que nous avons publiées sur ce site : difficultés pour les managers à gérer le travail à distance comme si quelque chose leur échappait, pratiques managériales hésitant entre appui et surveillance, mais aussi un besoin de solidarité et de relations sociales … et peut-être une porte ouverte pour basculer vers le management du travail ? Des précisions avec la synthèse de l’étude.

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La téléconsultation, un écran entre le médecin et le corps du patient

Claire, médecin généraliste en banlieue sud de Lyon

Parole du 24 mai 2020, mise en texte avec Martine

Pendant le confinement dû à la crise sanitaire du Covid, j’ai perdu mes collègues de travail, les paramédicaux ne travaillaient plus et j’étais complètement seule à l’étage de la maison de santé. J’offrais la même disponibilité horaire qu’avant, c’est-à-dire quatre demi-journées et une journée complète. Au départ, les consultations ont complètement été désertées par les patients. J’ai eu des semaines avec vingt personnes au lieu de 60 à 70 en période normale. J’en ai profité pour remettre la pharmacie à flot, réalimenter le cabinet en matériel. Ça été l’occasion de ranger les papiers. Je me suis occupée du fonctionnement du cabinet. J’ai aussi relu ou mis à jour des dossiers un peu compliqués. J’ai cherché des formations. Tout ce que l’on n’a pas toujours réellement le temps de faire en « période normale ». Ça, c’était plutôt positif. 

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Gérer des payes dans la cacophonie de la crise sanitaire

Véronique, responsable d’un service de gestion des payes en sous-traitance

Parole du 15 juin 2020, mise en texte avec Roxane

Quelque jour avant le 17 mars nous devions partir en voyage à Ténérife. Pressentant les évènements, nous avons décidé d’annuler. On a bien fait, le président Macron annonçait le confinement dès le mardi 17 à midi. Le lundi, j’ai décidé d’aller travailler au bureau, à la grande joie de mes patrons.  Je suis responsable d’un service de gestion des paies, en sous-traitance pour différentes entreprises clientes, et par là, la gestion du personnel, des contrats de travail, des licenciements ou des ruptures … Chacune de mes 11 collaboratrices et moi avons récupéré une clé USB auprès des informaticiens. À tour de rôle, nous avons installé le logiciel « paie », chez nous. Ce fut facile, les dossiers sont dans le « Cloud ». D’une heure à l’autre on s’est retrouvées en télétravail sans être préparées à ça. Là, ça s’est compliqué !

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Du télétravail des maîtresses au bricolage de grand-mère

Roxane, enseignante retraitée

Texte de Roxane, le 17 juin 2020

C’est à la veille du déconfinement, le 10 mai, que je suis partie en Bourgogne munie de moult dérogations et pièces  d’identité pour aller chercher mes deux petits enfants. J’allais  vivre avec eux une quinzaine de jours, pour permettre à leur parent de travailler. 

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Il y a télétravail et télétravail

Frédéric, responsable marketing dans une société informatique

Parole du 6 mai 2020, mise en texte avec Roxane

Avant le 17 mars, au début de l’épidémie, ceux qui avaient des enfants pouvaient rester à la maison et les autres travailler sur place. Mais à partir du 17 mars, jour du confinement les bureaux ont été fermés et tout le monde a dû s’installer à la maison.

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« Les enquêtes ouvrières dans l’Europe contemporaine »

Un ouvrage dont les auteurs nous aident à interroger les pratiques et l’objectif de la Compagnie : donner à entendre les voix de celles et de ceux qui, par leurs activités au quotidien, apportent leurs contributions à nos sociétés confrontées à de bien multiples et complexes enjeux.

Note de lecture, par François

Tenter d’appréhender les réalités du travail humain n’est pas un projet propre à notre époque même si les transformations, voire les mutations de celui-ci aiguisent nos besoins de connaissances. Qui ne s’est pas interrogé sur les processus de fabrication d’un objet, de l’acheminement d’une modeste lettre, du recyclage de nos déchets ou de l’élaboration d’un verdict par un jury de cour d’assises ? 

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PS – Le vrai rythme, on le prendra en septembre

Joumana, directrice d’une entreprise d’insertion, l’association les Potagers du Garon.

Post-scriptum du 18 juin 2020, au texte du 6 avril – J’ai une folle envie que ça finisse – mis en texte avec Martine

Le début était un peu nouveau. On a commencé par notre réunion hebdomadaire du mardi après-midi, pour justement parler de l’impact du confinement, comment on voit les choses, comment ça s’est passé et pour recréer un peu de lien. C’est une très bonne chose ça permet une reprise en douceur, de ne pas se plonger directement dans les dossiers. La salle est grande, on est loin les uns des autres pour respecter les  gestes barrière  On a eu aussi une séance d’analyse de la pratique qui a porté sur le confinement. Et on a organisé deux recrutements.

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PS – La consultation téléphonique : solution exceptionnelle à une situation exceptionnelle

Guy, médecin du travail en Ile-de-France

Post scriptum au texte du 6 juin, de la gestion des contradictions dans un monde qui n’aime pas l’incertitude mis en texte avec Christine

Le 11 mai, avec la levée du confinement, j’ai été très content de reprendre des activités en présentiel, visites médicales au cabinet et visites des locaux. Ce contact humain est absolument fondamental. Nous parlions souvent des téléconsultations avec mes confrères, avant la crise. Ça peut être utile en cas de déserts médicaux, ou dans des situations particulières où le médecin du travail n’est plus là et où le confrère qui prend le relais est à deux-cents kilomètres.

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PS – “On nous a expliqué qu’on devait être dans l’école de la bienveillance”

Anne, professeur dans un lycée professionnel de Seine St Denis

Post scriptum du 29 juin 2020, au texte du 11 avril, depuis le confinement je travaille beaucoup plus, mis en texte avec Jacques

Il y a eu plusieurs projets de plans de déconfinement à l’Éducation Nationale. Moi, j’étais d’accord pour reprendre si les barrières sanitaires étaient respectées et qu’on nous donnait des moyens. Très vite, le  lycée a essayé de recenser les lycéens qui seraient d’accord pour revenir. Finalement, on a décidé de ne faire revenir que ceux qui risquaient de ne pas avoir leur examen pour les booster un peu pour le rattrapage de début juillet. On a aussi cherché à rattraper les lycéens en difficulté pour les sortir de chez eux et leur expliquer par exemple les gestes barrière.

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PS – « Les concours à distance m’ont permis de m’adapter à de nouvelles conditions »

Antoine, étudiant en classe préparatoire aux beaux-arts

Post scriptum du 27 juin 2020, au texte du 16 avril, le confinement c’est du pain béni, mis en texte avec Jacques

J’ai eu tous mes résultats de concours. J’ai été reçu à Brest, Lorient, Quimper, Rennes, Montpellier, Lyon, Nice et Mulhouse. Je n’ai pas eu Cergy-Pontoise et Strasbourg. Pas grave. Pour Berlin j’ai fait une erreur administrative et ils n’ont même pas examiné mon dossier. Finalement je ne regrette pas.

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Jouer à la bataille navale à distance avec des enfants malvoyants

Tiphaine, psychomotricienne et instructrice de locomotion

Parole du 16 avril 2020, mise en texte avec Martine et Christine

Pendant les grèves des transports en décembre – janvier, je pouvais marcher jusqu’à 1h30 pour me rendre d’une école à une autre. Avec le Covid, on a enchaîné sur une autre galère ! Je suis psychomotricienne et instructrice de locomotion dans une équipe pluridisciplinaire où nous suivons 70 enfants de zéro à vingt ans, en nous déplaçant sur leurs lieux de vie, crèche et établissements scolaires, parfois à domicile.

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Crise :

entre acceptions européenne et chinoise

Comment la crise sanitaire a-t-elle affecté le travail ? Nous avons commencé à le raconter avec les paroles de travailleurs publiées sur ce site. Que sortira-t-il de ce temps que nous traversons depuis le début de l’année 2020 ? Cela reste à écrire. François nous propose ici un éclairage à partir des acceptions européenne et chinoise de la notion de crise

Dans les situations de crise, nos civilisations gréco-latines se réfèrent implicitement aux analyses d’Hippocrate. Pour ce précurseur de la médecine moderne, la crise est à lire selon un double mouvement. Elle marque certes une rupture avec ce qui était en cours. Mais elle est aussi un processus qui doit déboucher sur une réponse à ce qui était voué à une impasse. Pour les praticiens, la crise est bien ce moment dangereux où tout peut basculer : mort ou salut.

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De la gestion des contradictions dans un monde qui n’aime pas l’incertitude

Guy, médecin du travail local en Ile-de-France et référent auprès de la cellule de crise nationale de son entreprise

Parole du 6 juin 2020, mise en texte avec Christine

En Ile-de-France, on a été en plein dans la crise sanitaire, et on y est encore. Depuis le début de la crise je travaille à mon bureau de Noisy-le-Grand. Je suis un des rares salariés qui n’ait pas été confiné. Avec tous les dossiers de mes agents, et une connexion de qualité, j’y suis beaucoup plus opérationnel que chez moi. Bien sûr, mes conditions de transport et de travail me le permettent, en respectant les règles sanitaires de base que l’on connaît tous maintenant. J’arrive de bonne heure à mon cabinet médical. Je prépare mes consultations. Elles débutent à huit heures, avec les agents qui ont demandé un contact téléphonique avec moi. Depuis le 13 mai, je prends en consultation téléphonique essentiellement les sujets à risque, qui doivent rester confinés. Ce serait quand même un comble qu’ils s’exposent au virus en venant me voir !

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